Le gouvernement français vient d’autoriser l’extradition de François Compaoré vers le Burkina Faso, où ce frère de l’ancien président déchu, Blaise Compaoré, est mis en cause dans l’enquête sur l’assassinat en 1998, du journaliste d’investigation, Norbert Zongo.
Chassé par la rue après 27 ans au pouvoir en fin octobre 2014, le décret d’extradition de François Compaoré a été signé par le Premier ministre français, Edouard Philippe le samedi 12 décembre 2020. Un décret qui reste susceptible d’un recours devant le Conseil d’Etat français. En juin 2019, la Cour de cassation avait rejeté le pourvoi de M. Compaoré contre son extradition vers Ouagadougou, où le dossier Zongo, classé en 2003 après un « non-lieu » en faveur du seul inculpé, a été rouvert à la faveur de la chute de son frère, Blaise Compaoré.
Journaliste d’investigation reconnu et Directeur de publication de l’hebdomadaire « L’Indépendant », Norbert Zongo avait été assassiné le 13 décembre 1998 alors qu’il enquêtait sur le meurtre du chauffeur de François Compaoré. Sa mort avait provoqué une profonde crise politique au pays des Hommes intègres. François Compaoré avait été arrêté à l’aéroport de Roissy en octobre 2017 en exécution d’un mandat d’arrêt émis par les autorités de Ouagadougou. Mais à ce jour, il n’est pas inculpé dans son pays, à la différence de trois ex-soldats du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’ancienne garde prétorienne de Blaise Compaoré.