9 personnes en prison, les langues se délient et les bouffons avouent le crime affirment nos confrères du quotidien béninois Le Potentiel.
Alors que l’enquête se poursuit pour élucider toutes les zones d’ombre dans le scandale financier qui ébranle l’Office de radiodiffusion et télévision du Bénin (Ortb), les principaux agents mis aux arrêts passent aux aveux. Pour faire amende honorable, les membres de ce vaste réseau mafieux confessent leur péché aux officiers de police judiciaire chargés de recouper les informations liées à ce crime économique qui a coûté pour l’heure, près de 260 millions de francs CFA.
Les auditions ressemblent à un jeu de ping-pong. Désigné comme le cerveau de ce vaste réseau de malversations financières par certains agents déjà en garde-à-vue tout comme lui-même, l’ex-chef service finance et comptabilité de la direction régionale Ortb/ antenne de Parakou, Gildacio Lidvin Quenum n’a visiblement pas voulu gardé le silence. Il n’a pas voulu servir de couverture à tous les bénéficiaires de ce crime économique à l’Ortb. Des aveux du sieur Gildacio Lidvin Quenum, on retient qu’entre 2017-2019, les remises de chèque effectuées équivalent à un montant d’environ 200 millions francs CFA.
Sur ce montant, le sieur Vivien Codjia aurait bénéficié d’un montant d’environ 45 millions francs CFA; le sieur Dieudonné Pessé, chef matériel de l’Ortb Parakou aurait bénéficié, sur ordre de Vivien Hyacinthe Codjia, d’un montant d’environ 5 millions francs CFA ; l’ancienne directrice régionale Ortb Parakou, Loukyatou Dangou épouse Zato aurait bénéficié d’un montant d’environ 12 millions de francs CFA; le sieur Kossi Amagbè Atinkpahoun aurait bénéficié de 21.700.000 francs CFA; le sieur Réjouis Choupa aurait bénéficié d’un montant d’environ 18 millions francs CFA; le sieur Gildacio Lidvin Quenum avoue lui-même avoir empoché un montant d’environ de 25 millions francs CFA ; le sieur Dah Dangbènon Abel, chef division opération bancaire aurait bénéficié d’un montant d’environ 2.700.000 FCFA; le sieur Saka Quenum, chef division liquidation et fiscalité aurait reçu un versement de 500 mille francs CFA.
Par ailleurs, des aveux, il en ressort que le système des ristournes sur remise de chèque ont démarré dès 2017. Aussi, le sieur Vivien Codjia aurait-il bénéficié d’un montant de 1.500.000 francs CFA tous les mois sur chaque dotation mensuelle de 5 millions francs CFA envoyée à Ortb Parakou par la direction générale de Cotonou. Entre juillet 2017 et juillet 2019, le cumul de cette ponction frauduleuse au profit du sieur Vivien Codjia s’élève à 36 millions francs CFA. Le même aurait bénéficié de 12 millions francs CFA sur un dépôt d’espèce de 20 millions effectué sur le compte de l’Ortb Parakou dans le cadre des élections législatives de 2019. La totalité des montants frauduleusement perçus par le sieur Vivien Codjia s’élèverait à 96.500.000 francs.
Au regard de ces aveux, des éléments de preuve, des documents sensibles obtenus au cours des perquisitions aux domiciles des agents de l’Ortb, les personnes poursuivies dans ce vaste scandale financier n’ont pu s’échapper des filets de la justice. Ainsi pour association de malfaiteurs, abus de fonction et blanchiment de capitaux, les sieurs Quenum Gildacio Lidvin et Vivien Codjia Hyacinthe sont placés sous mandat de dépôt. Pour détournement de deniers publics, Fréjus Choukpa, Dangou Zato Loukyatou, le sieur Saka Quenum, le sieur Elpidio Hounnou ( un prestataire), Dieudonné Pessé, Dah Dangbènon Abel, Kossi Amagbè Atinkpahoun, sont tous placés sous mandat de dépôt.
À l’étape actuelle, elles sont au total 9 personnes à être placées sous mandat de dépôt et le sieur Vivien Codjia Hyacinthe était le seul accusé à ne pas reconnaître les faits à lui reprochés. Dame Loukiatou Zato reconnaît avoir pris des enveloppes dont les montants varient entre 300000f et 500.000F au total. La date de l’audience est fixée au 18 octobre 2021. Le titre des personnes inculpées atteste qu’il s’agit réellement d’un crime économique organisé par un réseau d’agents administratifs avec le concours de structures prestataires de faux services.