L’arrestation de Ousmane Sonko, troisième de la présidentielle de 2019 et pressenti comme un des principaux concurrents en 2024, a déclenché des affrontements entre jeunes et forces de police avec des saccages et des pillages de magasins, en particulier sous enseigne française, dans la capitale et différentes villes du Sénégal, pourtant réputé comme un îlot de stabilité en Afrique de l’Ouest. A Mbacké, après le saccage de la Radio futur média (une radio privée) de la localité, les manifestants ont attaqué le tribunal et ont mis le feu au bâtiment qui l’abrite.
Ne s’arrêtant pas là, les manifestants ont assiégé la permanence de l’Alliance pour le République (APR) située dans cette partie du Sénégal. Arrêté pour trouble à l’ordre public, alors qu’il se rendait en cortège au tribunal où il était convoqué pour répondre à des accusations de viol, Ousmane Sonko est retourné placer en garde à vue le vendredi 5 mars, après sa présentation à un juge. Commencée mercredi, cette garde à vue devrait s’achever dimanche pour être présenté à nouveau au juge le lundi ont révélé ses avocats.
Agé de 46 ans, Ousmane Sonko est visé depuis début février par une plainte pour viols et menaces de mort déposée contre lui par une employée d’un salon de beauté dans lequel il allait se faire masser pour, dit-il, soulager ses maux de dos. Mais selon Me Abdoulaye Tall, Ousmane Sonko fait l’objet d’une « tentative de liquidation aux fins d’élimination d’un adversaire politique ».