Les voies génitales ont la particularité d’être en contact avec le milieu extérieur et sont le siège d’une flore saprophyte tenue en respect par un écosystème performant et grâce à l’intégrité de son revêtement. Le caractère intime de la région est à l’origine d’auto-médications fréquentes et souvent préalables à des consultations retardées avec possibilité de complications. Dr Josiane OUEDRAOGO, gynécologue obstétricienne, experte en santé sexuelle et reproductive de formation et Présidente de l’association GENIT CARE AFRICA, aborde ici la physiopathologie, l’ampleur du problème et les principaux symptômes dus aux IST. Pour la spécialiste de la question, l’agression par des micro-organismes pathogènes va générer des réactions spécifiques inflammatoires qui se traduiront le plus souvent par des lésions visibles et des phénomènes douloureux. La démarche diagnostique devra donc faire une large part à l’écoute et à l’observation.
Qu’est-ce qu’une IST ?
Les infections sexuellement transmissibles ou IST, constituent un groupe d’infections qui peuvent toutes se communiquer au cours d’un contact sexuel.
Il n’est pas nécessaire d’avoir des rapports sexuels pour contracter les infections transmissibles sexuellement, mais elles se propagent le plus couramment par le biais de l’activité sexuelle.
Quelles sont les modes de transmission ?
Même si les IST surviennent habituellement après des rapports sexuels vaginaux, oraux ou rectaux avec des partenaires infectés, la pénétration génitale n’est pas nécessaire pour disséminer l’infection. Le souci d’étiqueter précisément l’origine de l’ST doit être constant (agent spécifique ou non). Les IST traduisent toujours une rupture de l’équilibre de l’écosystème qu’il soit dû à une altération du revêtement, une diminution de l’immunité générale, une carence oestrogénique, des habitudes inadaptées, ou à une irruption d’un nombre important de germes ou de germes à effet particulièrement pathogène.
Certaines IST peuvent être transmises par d’autres voies, notamment :
• Un contact physique rapproché, (contact de pubis pour les infestations par les poux) ou les baisers
• De la mère à l’enfant avant la naissance ou au moment de l’accouchement (syphilis, herpes, gonococcie HPV…)
• L’allaitement, pour l’infection par le VIH
• Les instruments médicaux contaminés, pour l’infection par le VIH
Quels sont les différents types d’IST ?
Les maladies sexuellement transmissibles peuvent être d’origine bactérienne (type bactérien), mais également de type viral, de type parasitaire ou de type mycosique (champignons).
– Chez les femmes, certains micro-organismes peuvent pénétrer dans le vagin et atteindre le col de l’utérus, puis l’utérus, les trompes de Fallope, les ovaires,
– Chez les hommes, les micro-organismes qui pénètrent dans l’organisme au niveau du pénis peuvent infecter le tube qui véhicule les urines de la vessie jusqu’au pénis (l’urètre), l’infection chronique de l’urètre pouvant entraîner Resserrement du prépuce, de sorte qu’il ne peut plus recouvrir l’extrémité du pénis ; Rétrécissement de l’urètre, bloquant le passage des urines ; Développement d’une fistule (canal anormal) entre l’urètre et la peau du pénis. Ils peuvent remonter dans le tube qui véhicule le sperme pour infecter l’épididyme (tube replié sur lui-même situé au-dessus de chaque testicule).
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