Cela fait maintenant 18 années que Adjatou Dicko suite au décès de son époux (un pêcheur Malien), s’est investie dans la production et la commercialisation du poisson fumé dans la ville de Dori où elle y réside depuis 32 ans.
« Après le décès de mon cher époux, je me suis dit que ce n’était pas une fatalité d’être veuve. J’ai alors entrepris de produire et commercialiser le poisson fumé », explique dame Dicko sans regret. En effet, Adjatou Dicko après le décès de son époux qui avait pour activité la pêche, ne s’est pas fait prier pour pérenniser l’œuvre de son défunt mari. Du haut de ses 48 ans, elle a une parfaite maitrise de son activité. « J’Achète le poisson frais avec les vendeurs, ensuite je lave deux fois, j’y ajoute du sel, je lave une seconde fois, je le fais sécher pendant 30 minutes avant de le récupérer et d’y ajouter un peu de sel à nouveau pour qu’il soit un peu plus propre pour la consommation », fait-elle remarquer.
En visite dans cette ville du Sahel, il n’est pas rare de croiser dame Dicko en compagnie de sa petite fille qui l’accompagne dans la vente de ses poissons fumés, très prisés par les populations. Grâce à cette activité, Adjatou Dicko arrive aujourd’hui à s’occuper de ses deux enfants (les deux filles ainées étant désormais mariées). « Grâce à cette activité, j’arrive à scolariser mes enfants et à les aider à entreprendre. L’Un de mes garçons qui fait la mécanique, a ouvert un cadre de lavage des motos. Le second est toujours à l’école », se réjoui dame Dicko pour qui, « il n’y a pas de sot métier. »
Malgré son âge, Adjatou Dicko a toujours de grandes ambitions. Elle espère moderniser son activité. « Avec l’âge avancée, la fumée me fatigue maintenant. J’ai vraiment envie d’acquérir du matériel pour non seulement moderniser mais agrandir cette activité et pourquoi pas, permettre aux jeunes filles d’avoir de l’emploi », confie Mme Dicko. Elle qui demande le soutien des autorités, des ONG et de bonnes volontés. « Être veuve et vivre de nos jours avec 4 enfants n’est pas facile surtout avec le problème d’insécurité que vit la région. »
