Créée en octobre 2018, l’Association des jeunes filles de Falagountou est une initiative de Saréta Maïga. Forte de 128 membres, elle a pour objectif, de faire la promotion de la scolarisation des jeunes filles, les former en métiers professionnels et de sensibiliser celles-ci sur les mariages précoces, les grossesses non désirées, les MST/IST et le VIH/SIDA.
Contrainte d’abandonner les études après l’obtention du BEPC malgré sa volonté d’aller de l’avant, dame Maïga a dû se battre pour se faire une place au soleil. Aujourd’hui, grâce à sa combativité et son dynamisme, elle a pu trouver du travail et aide son époux à prendre soin de sa famille. Pourquoi ne pas créer une association pour venir en aide aux jeunes filles déscolarisées ? C’est en réponse à cette question que l’Association des jeunes filles de Falagountou voit le jour en 2018 et ce, grâce au soutien indéfectible du député Saïdou Maïga, précédemment maire de la commune. Elle a donc pour objectif, de faire la promotion de la scolarisation des jeunes filles, former les jeunes filles, les sensibiliser sur les mariages précoces et grossesses indésirées, les MST/IST et le VIH.
« J’ai échoué deux fois au BEPC et selon le règlement de l’établissement, je ne pouvais plus postuler pour une troisième fois. J’ai dû supplier le proviseur qui m’a permis de m’inscrire en candidate libre. J’ai tenu ma promesse, celle de ne pas échouer à nouveau. Je me rappelle que mon proviseur m’avait félicité pour mon courage et mon engagement qui m’ont permis de décrocher mon diplôme. Mais malheureusement ou heureusement, je venais d’avoir un boulot. Entre le boulot, et mon nouveau statut de femme au foyer, je ne pouvais plus suivre les cours du soir », se souvient Saréta Maïga.
Chaque année, l’association fait un appel à candidature à l’endroit des jeunes filles de la commune qui désirent suivre une formation professionnelle. Pour des formations qui sont entièrement gratuites, il faut bien trouver les moyens techniques et financiers. Forte de 128 membres, l’association a pu bénéficier d’un premier appel à projet de la mairie et le soutien de la société minière Essakane SA. Pour la formation en coiffure, l’association prend en charge les deux formatrices et octroie une somme forfaitaire aux apprenantes. Pour le volet couture, Moussa Maïga en est le formateur. Malgré ses moyens limités, l’association organise des séances de sensibilisation à l’endroit des jeunes filles élèves sur les bonnes pratiques en milieu scolaire, les grossesses non désirées, le mariage précoce, les MST/IST et VIH.
Démarré en août 2020, la première promotion en coiffure ayant pris fin en février 2021, fera sa sortie officielle le 8 mars prochain. Une formation qui sera sanctionnée bien sûr par des diplômes. Quoi de plus pour réjouir Safoura Maïga, l’une des apprenantes qui espère acheter son propre bétail grâce aux revenus de son nouveau métier.
« Je ne faisais rien dans la vie et c’était vraiment difficile pour moi. Avec ce métier, je pourrai ouvrir mon propre salon de coiffure, travailler moi-même et faire des économies. C’est tout le bonheur d’une femme », témoigne la jeune dame. En attendant d’obtenir son parchemin, Safoura soutien qu’elle a déjà ses propres clients qui bénéficient de son savoir-faire.
Salamata Maïga est la trésorière de l’association. « J’ai décidé de faire la coiffure parce que c’est un métier qui me plait et avec un métier en mains, je pourrai aider mon époux et subvenir aux besoins de ma famille », indique dame Maïga. Elle insiste que les caisses de l’associations sont vides alors que celle-ci aspire accompagner les jeunes filles qui sont dans le besoin.
Balkissa Maïga a appris la coiffure à Yalgo. Elle qui ne voulait pas être une charge pour les siens en apprenant ce métier qu’elle adore tant, est aujourd’hui, l’une des formatrices au sein de cette association : « Grâce à ce travail, je peux m’estimer épanouie et je rends grâce à Dieu. » Balkissa Maïga dit être fière de ses apprenantes qui selon elle, sont aptes à conquérir le marché du travail et se prendre en charge.
Mais malgré ces témoignages, l’arbre ne saurait cacher la forêt. Des difficultés persistent selon la présidente de l’association, Saréta Maïga. Il s’agit notamment du manque de local, de matériels et surtout de moyens financiers car dit-elle, le besoin est immense mais faute de moyens suffisants, nous sommes obligées de procéder par appel à candidature. Celle qui ambitionne élargir l’association et le centre de formation à plusieurs autres localités de la commune, demande le soutien de bonnes volontés et surtout, l’accompagnement des autorités compétentes. En attendant, c’est avec fierté qu’elle présente la centaine de membres « épanouies » avec lesquelles, elle s’est construite une nouvelle famille.
Hamkoulel Dicko (correspondant à Dori)