Les images ont fait le tour du monde sur la toile dans la matinée du samedi 23 janvier 2021. En effet, la famille Traoré (Mr et Mme Traoré et leur petit garçon) a été victime d’un incendie dans la nuit du vendredi au samedi, plongeant famille, connaissances et amis dans l’émoi. Suite à cet incident malheureux, les commentaires vont bon train. Est-ce un crime intentionnel où un accident ? Le récit des faits avec Brice Wilfrid Ouédraogo, celui-là même qui a sauvé 3 rescapés de cet incendie.
Les faits
« C’est aux environs de 00h 45 mn que j’ai entendu un bruit chez le voisin alors que je m’apprêtais à sortir. Arrivée sur les lieux avec mon frère Abdoul Moumini Sankara, nous avons entendu les cris de la dame. Il y avait une grande nuée de fumée dans la cour. Nous avons donc escaladé la clôture parce qu’il y avait un véhicule en feu. Constatant qu’il était impossible d’avoir accès à l’intérieur, je suis allé chercher une pioche qui a servi à casser la fenêtre. Dès que je suis rentré dans l’une des chambres, j’ai vu une fille qui avait réussi à casser la vitre de la fenêtre mais impossible pour elle de sortir. Avec l’aide de mon frère, j’ai réussi à la faire sortir. Malgré nos cris, les gens de dehors n’arrivaient pas à nous entendre. J’entendais les cris d’une dame dans l’une des chambres jusqu’à ce qu’il y ait un silence. En effet, c’est la fenêtre de la chambre des filles que nous avions cassé sans le savoir. J’ai alors décidé de casser la seconde fenêtre jusqu’à découvrir la dame qui respirait encore. Une fois encore avec l’aide de mon frère, nous avons réussi à la faire sortir. Malheureusement, le monsieur et le petit garçon étaient sans vie. Sentent que la fumée allait m’étouffer, je suis ressorti prendre de l’air et mettre de l’eau sur moi, avant de rentrer à nouveau dans la chambre. J’ai alors pu faire sortir deux autres enfants. Mais à ma grande surprise, je suis sorti trouver que la dame n’avait toujours pas été évacuer par les sapeurs-pompiers qui entre temps, avaient mis plus d’une heure avant de venir. J’avoue que j’avais les larmes aux yeux lorsque j’ai vu une personne que j’ai sorti vivante couchée sans soins jusqu’à mourir quelques instants après », relate Brice Ouédraogo, la gorge nouée d’émotions.
Acte criminel ?
« Moi je n’avais qu’une seule préoccupation, celle de sauver les personnes à l’intérieur. Donc je ne m’occupais pas des détails. Mais il faut dire qu’il n’y avait pas de feu à l’intérieur des maisons mais plutôt de la fumée. Il y avait le véhicule en feu dans le garage. J’ai juste remarqué que le monsieur s’est débattu en vain pour sauver la femme qui était couchée à ses pieds au bas de la fenêtre de la chambre principale. Et c’est le lendemain matin que j’ai appris que les clés des chambres ont été retrouvées dans la cour. Les voisins ont indiqué aux sapeurs-pompiers que c’est moi qui étais à l’intérieur mais ils ne m’on rien demandé. Pareil pour les policiers qui sont arrivés faire le constat le samedi matin. Personne n’a cherché à savoir ce qui s’est réellement passée », regrette le jeune homme.
A noter que deux des rescapés se trouvent actuellement à l’hôpital de Tengandogo pour des soins. Le troisième enfant est sain et sauve et est en famille.
Quelques images