Issa Deme est diplômé de l’Institut burkinabè des Arts et métiers (IBAM) et de l’Université Virtuelle du Coaching et du Développement Intégral (UCVDI). Titulaire d’un Master II en banque-finance, d’un Master II en Coaching et est présentement Doctorant en Coaching à l’UVCDI. Issa Deme exerce dans le coaching, en qualité de Coach formateur professionnel certifié. Pour ce numéro de votre rubrique : « Les conseils du coach Issa Deme », il donne quelques conseils pour mieux exercer son talent.
Jusqu’à nos jours, aucune matière scolaire n’est intitulée « découverte du talent » dans le système éducatif du Burkina Faso. L’École africaine, plus précisément post-coloniale, ne forme que des exécutants pour des travaux où ils n’ont besoin d’aucune créativité. Cette École était nécessaire après le départ des colons, car nos pays avaient besoin des administratifs. Mais aujourd’hui nous avons besoins des gens qui créent, qui apportent des solutions, qui imaginent, et pas des gens qui exécutent. L’École, restée dans son rôle, continue à tuer la créativité des jeunes qui en sortent. Ils sortent sans aucune orientation de leur vision, sans aucune notion de leur rôle sur terre. Pire, ils ne savent même pas qu’ils ont une ressource cachée en eux et qui peut leur permettre d’être riches et heureux. C’est en cela que le développement personnel tient tout son sens et doit être vulgarisé dans toutes les écoles. L’École est considérée comme tueur de talent pour trois choses essentielles :
– L’école nous a formés pour gagner l’argent des autres, gérer les affaires des autres et accompagner les affaires des autres sans nous apprendre la science des affaires. Elle nous apprit à gérer le risque sans nous apprendre à prendre le risque. L’École nous a appris à être au service des autres. Elle nous a enseignés à avoir peur, peur de devenir ce que nous sommes, peur d’aller vers l’inconnue pour savourer le succès, le bonheur et la prospérité.
– La deuxième chose que l’École ne nous a pas apprise, c’est l’art de gagner sans combattre, c’est l’art de la guerre. Oh oui ! La vie est un combat : c’est une affaire de vie ou de mort ; il faut en apprendre les rouages pour vivre longtemps, heureux et en paix.
– Troisièmement, l’École nous a appris la copulation, sans nous apprendre la science de la reproduction. Par exemple, comment produire plus de céréales sur des superficies de plus en plus petites, comment faire plus avec moins ?
Notre épanouissement repose sur ces trois choses que l’école ne nous apprend jamais. Par conséquent, nous demeurons avec une éducation incomplète qui nous empêche de mettre nos connaissances et nous-mêmes au service de la vertu.
Nous ne pouvons parler de l’École sans évoquer les acteurs du monde scolaire que sont les enseignants. Comme dans tout domaine, nous avons également les enseignants par vocation et les enseignants par nécessité. En général est considéré comme intelligent l’élève qui retient bien ses leçons. Et sont considérés comme mauvais élèves tous ceux qui n’ont pas cette capacité élevée de rétention. Les derniers sont en général traités de tous les mots. Ils sont traités de médiocres et même indexés pour leurs échecs, à la fois par les parents et les enseignants. Ces injures à travers la parole contribuent à programmer négativement l’élève. Les paroles que nous entendons depuis notre tendre enfance laissent des traces dans notre subconscient. Cela que nous le voulions ou pas, a une influence sur notre vie, à moins de se reprogrammer avec des phrases valorisantes et positives. Un enseignant qui maudit un apprenant n’a pas encore compris sa raison d’être sur terre. Car avec cette pratique, au lieu d’être un sauveur, il devient un assassin d’avenir. Comme nous dit la Bible, nos paroles sont comme des semences, et quand on les sème, elles poussent forcément.
Les enseignants ne doivent pas se considérer comme des simples « transférants » auxquels on impose des contenus désignés comme académiques par l’Administration. Les enseignants doivent avoir la liberté d’attirer et de capter l’attention des élèves, d’alimenter leur créativité, de permettre l’expression de leur passion. Les enseignants sont des points d’entrée pour donner l’envie d’apprendre en autonomie, les uns aidant les autres.
Ken Robinson (nous exposerons sa pensée sur l’école au point suivant) affirme qu’à partir du moment où une personne se trouve en position d’enseignant, elle a le pouvoir de changer le système d’éducation. Si les professeurs ou directeurs d’établissements scolaires commencent à changer leurs manières d’être, leurs habitudes d’enseignement, l’environnement de l’école, alors ces actions auront un effet sur le micro climat de l’école concernée, mais aussi sur tout le système d’éducation. Les manières de faire et de penser ne changent pas par le haut de manière imposée par le Ministère de l’Éducation nationale mais par le bas.
2 Comments
Très bon article qui décrit parfaitement notre système éducatif. Merci coach.
Comment faire pour avoir le changement souhaité ?
Merci pour votre commentaire.
Lisez des livres de développement personnel et participer à beaucoup de séminaire sur le développement.
Ayez aussi un mentor.
Merci bien