« Servir de réceptacle aux organisations de la société civile, en servant de canal d’engagement avec la CEDEAO », c’est l’une des missions du Forum de la société civile de l’Afrique de l’Ouest (Foscao). Dans cette dynamique, Il a tenu le 14 octobre 2021, un atelier de renforcement de l’engagement de la société civile auprès de l’institution ouest-africaine. A l’occasion, les organisations membres ont souhaité une CEDEAO inclusive, de paix et de développement économique pour que les citoyens se sentent à l’aise et bénéficient des retombées des ressources naturelles immenses de la région.
La délégation venue de Abuja au Nigeria où se trouve le siège social du Foscao était conduite par son secrétaire général, Messie Komlan. « Nous savons qu’il y a eu des manipulations de Constitution pour que des chefs d’Etat puissent se permettre de se présenter ad vitam aeternam au pouvoir. Avec les évènements qu’on a eu ces dernières semaines, cette question de la limitation devient encore plus chaude », a reconnu Messie Komlan. Pour lui, le Foscao et l’ensemble des organisations de la société civile « ont toujours milité pour qu’il y ait la limitation de mandat » dans les pays pour un ancrage véritable de la démocratie. Les organisations de la société veulent ainsi se structurer, chacune en fonction de son secteur d’intervention, pour mieux s’engager et aider la CEDEAO à devenir réellement la communauté des peuples qui l’accusent d’être passif face aux dictateurs.
Pour le coordonnateur pays de la plateforme, Mahamoudou Ouédraogo, le Foscao est la structure mère de toutes les organisations de la société civile en Afrique de l’ouest. Les OSC « ne soutiennent pas des coups d’Etat. Mais, on ne doit pas non plus jouer à l’autruche pour dire que les coups d’Etat tombent du ciel. Sans vouloir me mettre à la place de ceux qui font les coups d’Etat, il y a l’analyse politique à voir sous plusieurs angles qui nous permet de constater que quand les règles pratiques ne sont pas respectées, forcément il y a une frustration au niveau des citoyens », a réagi le SG du Foscao, pour qui, la frustration légitime des peuples « doit être canalisée au niveau démocratique et parlementaire ». Toutefois, Mahamoudou Ouédraogo affirme d’ailleurs qu’au Burkina, « il n’y a pas d’inquiétude à se faire sur ce sujet. Ce qui a été arrêté en 2014 se poursuit et à ce niveau on connaît la position de la société civile qui ne tergiverse pas sur ce point».
Créé en 2003, le Foscao est la faîtière des OSC en Afrique de l’Ouest. Il est représenté dans tous les pays de la CEDEAO. Cette rencontre fait partie d’une série de rencontre avec la société civile dans toute région pour une meilleure coordination des actions des structures civiles auprès de l’organisation sous régionale. Il entend donc accompagner la CEDEAO dans sa nouvelle vision 2050 qui veut réellement être celui des peuples.