Dans quelques jours s’ouvre le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco). « Tama djan », un court métrage de Issa Traoré de Brahima, se veut à la fois un plaidoyer et une interpellation des consciences individuelles et collectives sur l’impératif d’inscrire le souci de préservation de l’environnement dans les gestes au quotidien, pour limiter les méfaits des changements climatiques qui menacent la planète. L’avant-première de l’œuvre a été faite dans la salle du ciné Burkina de Ouagadougou ce jeudi 7 octobre 2021 en présence de nombreux cinéphiles.
« Tama djan » ou encore (odyssée en langue Bambara), est un film qui raconte l’histoire de ce « beau » sac plastique transporté par le vent et qui atterrit dans la cour du couple Justin et Assitan. Ce sac tout comme de milliers au destin inconnu, va circuler de mains en mains, voyager avec les hommes, voyager aussi selon les caprices de la nature comme les vents et les eaux de pluie, causant de nombreux dégâts. « Tama djan » se veut donc un mix d’une fable et d’un fait bien au quotidien. Ce film du célèbre réalisateur Issa Traoré de Brahima même une réflexion sur la biodégradabilité du sac plastique mais aussi de la durabilité du couple, source d’un environnement saint et d’une société paisible.
Pour le réalisateur, la protection de l’environnement doit venir de tous individuellement pour un monde meilleur. « Chacun de nous doit changer de comportements pour que nous puissions léguer aux générations futures, un environnement de vie meilleur. Donc, chaque acte que nous posons doit être réfléchi, pour que nous puissions protéger la nature. Nous voulons alerter les consciences du monde entier sur le phénomène de la pollution. Ce phénomène parle à tout le monde entier, donc universel. C’est donc être un plaidoyer pour notre continent, afin que les regards puissent se fixer sur les changements climatiques avec leurs effets de baisse de pluviométrie, la récurrence des catastrophes naturelles qui endeuillent des familles », fait-il remarquer.
Une fable qui pourrait se résumer en la vie du couple Justin-Assitan. En effet, rien ne va depuis un moment entre Assitan une ménagère, et Julien son mari vétérinaire depuis l’arrivée d’une jeune femme, Djènè à sa porte, que son mari embarque par la suite dans sa voiture. Un beau sac plastique transporté par le vent atterrit dans la cour de Assitan. Un sac plastique, c’est bien utile et surtout pratique pour les courses quotidiennes mais très vite, Assitan perd le sac.
Ce sac qui revient toujours à portée de Assitan, est « maléfique ». C’est un message qu’elle perçoit très douloureusement. Elle mène une enquête jusqu’à l’épreuve de l’aveu de son mari sur cette femme. Une révélation qui sera désastreuse pour le couple… Tout peut repartir à nouveau. Et par un chemin parallèle à ce couple Justin-Assitan, les sacs plastiques par un recyclage intelligent, reprendront vie de façon utile et esthétique.
Malgré qu’il n’est été retenu en sélection officielle pour ce Fespaco 2021 pour des raisons que le producteur délégué et le réalisateur ignorent, « Tama djan » est dans les différentes salles de projection et n’attend que les cinéphiles pour le savourer sans modération. Le film a été coproduit par Issaka Compaoré et Moussa Romba et les acteurs principaux sont Monique Sawadogo, Gérard Ouédraogo et Samira Sawadogo dans les rôles de Assitan, Justin et Djènè.