Pour un coup d’essai, c’est un coup de maitre pour le président du Centre photographique de Ouagadougou (CPO), Warren Saré, par ailleurs président des Réseaux africains de la photographie créative qui à travers son œuvre « Anciens combattants », entend réhabiliter les anciens combattants et à pérenniser leur mémoire pour les générations actuelles et futures. L’œuvre a été présentée au mogho Naaba Baongo le 5 août 2021 à Ouagadougou.
« La réussite est au bout des efforts » selon Warren Saré et c’est exactement ce qu’il souhaite inculquer à la jeunesse. D’où la sortie de ce livre. Ce livre a donc pour but d’encourager les jeunes à entreprendre, à ne pas attendre que « tout leur tombe du ciel ». C’est dans le même état d’esprit qu’il lance des actions citoyennes écologiques dans son quartier. Afin de protéger et respecter l’environnement, il invite les jeunes lors de journées de salubrité à ramasser les ordures qui s’amoncellent autour du terrain de foot, construit des bacs à ordure pour éviter la propagation de maladies liées au manque d’hygiène, plante des arbres pour lutter contre le réchauffement climatique.
Bien qu’il se décrive comme « un pompier qui ne demande pas de carburant pour aller chercher son malade », c’est-à-dire qu’il n’attend rien en retour, le travail de Warren a payé. Pour l’ensemble de son investissement auprès de sa communauté, de la jeunesse et ses projets photographiques, il sera fait Chevalier de l’ordre du mérite des Arts des Lettres et de la Communication. Tout au long de sa carrière, Warren a parcouru les cérémonies officielles afin de tirer le portrait de personnalités connues. C’est par la force de son talent et sa détermination qu’il est parvenu à se hisser au sommet et devenir le photographe privé de l’ex Première dame, Chantal Compaoré.
Animé par un devoir de mémoire insatiable, seul et avec peu de moyens, Warren sillonne l’Afrique de l’Ouest et la France depuis plusieurs décennies à la recherche d’anciens tirailleurs sénégalais, burkinabè, maliens, togolais… Sa quête vise à recueillir leur témoignage, réaliser leur portrait en uniforme et leur remettre ce souvenir : une photo d’eux, plus d’un demi-siècle après leur premier cliché en tant que soldat de l’armée française. Il a exposé pour la première fois son travail en 2013 soit 8 ans après le début de son projet.
Ce travail remet donc en la lumière les anciens combattants des ex-colonies françaises, figures oubliées et pourtant emblématiques de l’histoire et revient sur le destin partagé de l’Afrique et de l’Europe. Un qui redonnera certainement à tous, la juste représentation du rôle que les Africains ont joué pendant les deux guerres mondiales, Indochine et la guerre d’Algérie. Pour Warren, il est important de rendre les invisibles visibles en utilisant la photographie contre l’oubli de l’Histoire.