La situation est toujours tendue au Sénégal. D’aucuns parlent d’une insurrection en cours. En effet, depuis l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko et placer en garde à vue le vendredi 5 mars, les manifestations de protestations ont déjà fait de nombreux dégâts matériaux et de perte en vie humaine. Certains observateurs annoncent une insurrection populaire au regard de la situation actuelle au pays de Macky Sall.
Il faut noter que la journée du 6 mars a été aussi tendue que celle du 5 mars 2021. Plusieurs magasins pillés, des bâtiments publics saccagés, la maison de l’avocat de Adji Sarr (la masseuse au centre de cette crise) en flamme, au moins quatre personnes ont perdu la vie depuis le début des manifestations à Dakar, la capitale et d’autres villes du Sénégal, de nombreux blessés ont été enregistrés.
Selon les médias locaux, les intérêts français sont aussi la cible des manifestants. En France, la diaspora sénégalaise a manifesté à la place de la république ce 6 mars et le mot d’ordre est clair : « la libération de l’opposant Ousmane Sonko et le départ de Macky Sall. ».
Le mauvais signal de Macky Sall à l’Afrique !
Jusqu’à présent, le président Macky Sall qui doit présider l’Union Africaine dans un an, s’emmure dans le silence. Dans une déclaration faite à la télévision publique (RTS), le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome a indiqué que le gouvernement mettra en œuvre tous les moyens nécessaires pour ramener l’ordre. Hélas,ces manifestations tous azimuts dans plusieurs villes du Sénégal, occasionnant des pillages, une coupure de signal de certains organes de presse et des morts ne resteront pas une date des plus glorieuses de l’histoire politique du Sénégal. Les Nations Unies ont, par le biais de leur représentant en Afrique de l’Ouest et du Sahel, déploré les actes de violence avant d’appeler tous les acteurs à la retenue et au calme. Le chef du bureau de l’Onu pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Mohamed Ibn Chambas a exhorté le gouvernement du Sénégal à « prendre les mesures nécessaires pour apaiser la situation et assurer le droit constitutionnel de manifester pacifiquement ». D’autres organisations comme Amnesty International ont appelé les autorités sénégalaises à un arrêt des « arrestations arbitraires d’opposants et d’activistes ». Pour le moment, ni la CEDEAO ni l’Union Africaine, des organisations dont le Sénégal est membre, n’ont encore réagi. De 2014 à 2021, il n’y a que 7 ans et l’exemple du Burkina devrait faire école.