La province de l’Oudalan dans le Sahel, vit de plein fouet la crise sécuritaire depuis plusieurs années. On a l’impression que la crise au lieu de ralentir, augmente du jour au lendemain. Et cela n’est pas sans conséquence. Difficile de trouver une seule famille qui si elle n’a pas été endeuillé par la perte d’un proche, c’est qu’elle a perdu des biens.
Après la fermeture de la quasi-totalité des écoles sur l’ensemble du territoire provincial, excepter la ville de Gorom-gorom et quelques rares villages de la commune de tel que Essakane par exemple, on ne parle plus d’école ni de l’éducation. Quel avenir pour les milliers d’enfants privés de leur droit fondamental qu’est l’éducation ? Quel impact sur la future génération ? Voilà tant de questions que se pose plus d’un.
Le secteur sanitaire est également l’un des plus affectés, totalement détériorer avec malheureusement, des conséquences lourdes sur les populations. Aucun centre de santé n’est fonctionnel sauf dans les centres urbains. Il faut également noter les difficultés que rencontrent les malades en cas d’évacuation vers le centre hospitalier régional de Dori car l’Oudalan ne possède plus aucune ambulance, elles ont toutes été enlevées par des personnes armés. Vous imaginez le calvaire des malades et leurs accompagnants ?
Le secteur de santé était fragile et les centres de santés étaient insuffisants avant l’éclatement de la crise, le paludisme et la malnutrition sévissaient gravement avec beaucoup de victimes chez les couches les plus vulnérables tels que : enfants, femmes enceintes et personnes âgées. La crise sécuritaire a certes aggravé les choses. Quant à la question humanitaire, elle reste extrêmement préoccupante. La crise a fait que les cultivateurs n’arrivent plus à cultiver, les éleveurs ne peuvent plus faire l’élevage et pourtant ce sont les deux secteurs qui sont les sources de vie des populations.
Les déplacés internes ne gagnent pas suffisamment de quoi se nourrir dignement, les populations restées dans les villages ont de sérieux problèmes pour se ravitailler en vivre. Beaucoup de marchés sont fermés et inaccessibles privant les populations des denrées de premières nécessités et plongeant les commerçants dans un calvaire sans précédent. Je pense par exemple aux commerçants de Markoy qui n’ont plus accès aux marchés de Tin-akoff, Beldiabé et Dorbel au Niger etc. Pour tout dire, les gens souffrent en chair et en os de cette situation d’insécurité d’autant plus que nous ne voyons aucun signe qui puisse nous donner un petit espoir de laisser cette crise derrière nous.
Après le retrait des soldats tchadiens du G5 Sahel dans la province suite à la mort du Maréchal Deby, la situation s’est dégradée, les terroristes ont réapparu de partout sans hésiter de s’en prendre aux civils. Le cas de Tin-akoff est le plus illustratif. En début du mois de mai, on a dénombré plus de 20 morts dans 4 attaques différentes ayants visées des civils. Des cas de violences faites aux femmes sont également enregistrer dont des cas de viols dans le même mois de mai 2021.
L’Etat et les ONG sont absents dans les communes rurales et villages, l’une des conséquences de cette absence est le manque de toutes statistiques sur le taux de mortalité du paludisme, de la malnutrition etc. Et aussi, de l’évaluation des besoins humanitaires. Il faut craindre une crise humanitaire très sévère dans les mois à venir. Une chose est certaine aujourd’hui, si quelqu’un diligente une enquête où étude par rapport aux milliers de familles qui ont sombré dans l’extrême pauvreté dû fait de cette crise, il est certain que le résultat serait catastrophique. Aussi, comment peut-on expliquer le fait que le manque de document d’identification tel que les CNIB face objet de brimades alors qu’aucune administration ne fonctionne.
Ag akal