Extrêmement rare voir même inédit, le Premier ministre prononcera sa déclaration de politique générale le 4 février 2021 sans que la représentation nationale n’ait son bureau. Qu’est-ce qui se passe entre les élus nationaux ?
Initialement prévue pour le mardi 2 février 2021, la session de mise en place du bureau de l’assemblée nationale a été reportée à une date ultérieure. Visiblement, il y a quelque chose qui ne marche pas normalement au sein de l’hémicycle.
Selon une source bien introduite, le blocage se pose au niveau de la composition même du bureau de l’Assemblée nationale. Un groupe parlementaire serait particulièrement à l’origine de « ce remue-ménage ». Le groupe parlementaire Rassemblement Démocratie et Justice (RDJ) composé de 9 partis comme l’UNIR/PS, le PDC, le PDS, le RPI et le MBF renfermerait en lui seul le véritable blocus.
Selon notre source, les différents partis s’étaient entendus par rapport à la présidence du groupe parlementaire et au poste de vice-président au niveau de l’assemblée nationale. « On s’était entendu que si l’UNIR/PS prenait la présidence du groupe parlementaire, un autre parti, prenait le poste de vice-président de l’assemblée ».
Aux dernières nouvelles, l’entente n’a pas satisfait le parti sankariste. En effet, après avoir pris la présidence du groupe, le parti de Me Bénéwendé voudrait s’adjuger le poste de vice-président de l’assemblée nationale pour l’offrir à l’ancien ministre de l’environnement Nestor Bassière. Le parti accepte mal de voir un ancien ministre s’assoir au parlement comme simple député.
Du coup, la situation dans laquelle se trouve la représentation nationale serait due à un problème de positionnement qui serait-elle la conséquence des ambitions démesurer d’un parti en l’occurrence l’UNIR/PS. Selon notre source, le président de l’AN a entamé des discussions avec les différentes autorités.
Bala Sankadé aurait déjà consulté le président du Faso. Mais entendant le dénouement de cette situation, Christophe Marie Joseph Dabiré va prononcer sa déclaration devant une assemblée sans bureau exécutif. Une situation extraordinaire pour « le pays des Hommes intègres ».
Un autre point qui ne facilite pas la mise en place du bureau de l’assemblée nationale serait bien entendu les dissensions internes au MPP et le poids visiblement « très lourd » des alliés. Le parti du « soleil levant » fait face à un véritable problème qu’est la satisfaction de ses alliés. De plus, à l’intérieur du parti, il y a des tiraillements entre prétendants à différents postes au sein du bureau de l’assemblée nationale. La vice-présidence, les secrétariats parlementaires, les questures… autant de postes sur lesquels le parti « mastodonte » n’arrive pas à s’organiser.
En guise d’information, il faut retenir que le MPP a obtenu 56 sièges aux dernières élections législatives. Loin des 64 sièges pour obtenir la majorité à l’assemblée nationale, le parti devait composer avec ses alliés regroupés au sein de l’Alliance des Partis de la Majorité Présidentielle (APMP). Ce qui fait de ce parti un giga conglomérat où chaque membre veut tirer le meilleur profit.
Si le NTD a offert un poids conséquent avec 13 députés, les autres partis de l’APMP sont également disposés à offrir leur aide au camp présidentiel bien entendu en contrepartie de récompenses.