Reporter sans frontière (RSF) a publié le 20 avril 2021, le classement mondial de la liberté de presse. Le Burkina Faso arrive à la 37e position sur 180 pays dans le monde. En Afrique, le « Pays des Hommes intègres » est 5e, après l’Afrique du Sud, le Ghana, le Cap Vert et la Namibie. Ce rapport est un outil de plaidoyer essentiel fondé sur le principe de l’émulation entre Etats. Le pays des Hommes intègres, qui occupait la 38e place l’année dernière, est maintenant à la 37e place dans le classement 2021.
Selon le classement mondial 2021 de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières (RSF), en Afrique, le Burkina Faso occupe la 5e place après l’Afrique du Sud (4e), le Ghana (3e), le Cap Vert (2e) et la Namibie (1re), faisant du pays le 1er en Afrique francophone. Dans le monde, le pays occupe la 37e position sur 180 pays, juste après notamment la Slovénie (36e), la Slovaquie (35e), la France (34e), le Royaume-Uni (33e). En 2020 et en 2019, le Burkina Faso était respectivement 38e et 36e sur 180 pays.
L’Erythrée (180e), la Corée du Nord (179e), le Turkménistan (178e), la Chine (177e) et la République de Djibouti (176e) sont les pays qui referment ce classement 2021 de l’ONG RSF. La Norvège (1re), la Finlande (2e), la Suède (3e), le Danemark (4e) et le Costa-Rica (5e) forment le Top 5 mondial des pays qui respectent la liberté de la presse en 2021, selon RSF. Le classement est publié chaque année depuis 2002. Sa notoriété lui confère une influence croissante auprès des autorités publiques nationales. Des chefs d’Etat ou de gouvernement redoutent chaque année sa parution.
Le classement est une liste de 180 pays et régions, établie selon le critère du degré de liberté dont jouissent les journalistes. Il est une photographie de la situation de la liberté de presse, fondée sur une appréciation, du pluralisme, de l’indépendance des médias, de la qualité du cadre légal et de la sécurité des journalistes dans ces pays et régions. RSF établit se classement à l’aide d’une méthodologie qui consiste à accumuler des réponses d’experts à un questionnaire proposé par l’organisation. Cette analyse qualitative est suivie d’un relevé quantitatif des violences commises contre les journalistes sur la période prise en compte. Les thématiques sur lesquelles porte le questionnaire sont : le pluralisme, l’indépendance des médias, l’environnement et l’autocensure, le cadre légal, la transparence et la qualité des infrastructures soutenant la production de l’information.
La première, la deuxième et la troisième place du classement mondial sont occupées respectivement par la Norvège, la Finlande et la Suède. Les trois dernières places sont occupées par le Turkménistan, la Corée du Nord et l’Erythrée.
La situation en Afrique occidentale
La pandémie du Coronavirus aura été le miroir des immenses difficultés et défis auxquels est confronté le journalisme en Afrique subsaharienne. 23 pays sur 48 (soit deux de plus qu’en 2020) apparaissent désormais en rouge ou en noir sur la carte du classement mondial de la liberté de presse. C’est-à-dire dans les zones où la situation de la liberté de presse est considérée comme difficile, voire grave. En Afrique de l’Ouest, le Nigeria (120e, -5) fait désormais partie des pays les plus dangereux. Depuis 2019, trois journalistes ont été tués en toute impunité alors qu’ils couvraient des manifestations.
Au Bénin (114e, -1), le journaliste d’investigation Ignace Sossou a été condamné à six mois de prison ferme. Il lui était reproché d’avoir publié, sur Twitter, des propos qui avaient pourtant bel et bien été tenus par un Procureur de la République, à en croire RSF. Une nouvelle loi sur la cybercriminalité au Niger (59e, -2) a aussi entraîné la détention d’une blogueuse. Au Sénégal (49e, -2), le Code de la presse qui entre progressivement en vigueur prévoit des sanctions pénales très lourdes pouvant aller jusqu’à deux ans de prison pour des faits de diffamation.
Selon RSF, le Burkina Faso apparait comme une des réussites du continent africain en matière de liberté de la presse, avec un paysage médiatique dynamique, professionnel et pluraliste. Cependant, la liberté de l’information y est menacée à cause de la lutte contre l’insécurité.
En effet, en 2019, l’Assemblée nationale a adopté un amendement du Code pénal qui sanctionne lourdement les infractions de « fausses informations » et certaines publications sur les forces de sécurité. En 2020, à en croire RSF, la pression s’est accentuée sur les journalistes. Cela est rapporté par l’Association des journalistes du Burkina (AJB), qui a comptabilisé pas moins de six attaques ou intimidations contre des reporters. En dépit de cette situation, le pays enregistre une progression d’une place dans le classement mondial de la liberté de presse. Il est 37e sur 180 pays dans le classement de 2021.