La date est connue de tous, chaque 29 avril Ouagadougou devient le Carrefour africain du Jazz. Cette année, le festival fête ses 30 années d’existence et pour l’occasion le comité d’organisation face médias ce vendredi 22 avril a dévoilé le programme exceptionnel qui retiendra l’attention des amoureux du Jazz du 29 Avril au 07 Mai 2022.
Jazz à Ouaga : 30 ans ! Ça se fête
Pour ce faire le comité d’organisation a voulu rassembler tous les musiciens qui ont contribué à écrire les lettres de noblesse de Jazz à Ouaga. Ce sont notamment les artistes qui ont contribué à l’organisation des formations de Jazz à Ouaga. On peut citer Patrick Kabre, Bil Aka Kora, Moise Ouattara et Charles Bouena…
L’édition de 2022 sera couronnée par la présence Cheick Tidiane Seck et Bassekou Kouyaté du Mali, Paco Sery de la Côte D’Ivoire, Alune Wade du Senegal, Atongo Zimba du Ghana, Charl’Ozzo et Otoufo du Togo, Adama Victorine du Tchad.
« Jazz à Ouaga, 30ans au service de la musique » est le thème de cette 30ème édition. Au soir du 29 avril, lorsque le clap de départ du festival sera donné, des artistes burkinabés comme international se succèderont chaque sur scène. Il s’agit notamment de , Solo Dja Kabaco, Habibou Sawadogo, Daizy Franck, Mai Lingani du Burkina le tout couronné par une tribune To Bembeya Jazz National by « SékouBembeya Diamonds Fingers & Tall Mountaga Orchestra » a annoncé Anselme Sawadogo le directeur de programmation du festival Jazz à Ouaga,
Et comme d’habitude, précise-t-il, le festival se déroulera essentiellement à l’Institut français, à la place de la nation, mais aussi au SQUASH TIME et au ROOF TOP.
Innovation majeure de cette édition est la mise en place du village du festival. Aussi les festivaliers auront droit à des apéro-jazz, des conférences initiées sur l’histoire du Jazz.
Cheick-Tidiane Seck Claviériste malien de renom, pilotera la Jam Géante, une résidence de création pour le concert d’ouverture le vendredi 29 Avril 2022.
Malheureusement, cette année le concours Jazz performance qui a révélé de nombreux talents tels que Toumboudé, Eudoxie, Mariah Bissongo ou Wendsom ne pourra pas se tenir pour déficit de budget. Le comité d’organisation estime le budget à plus quatre-vingt-dix millions (90 000 000) FCFA, et qui n’est toujours pas bouclé à ce jour.
Le concept de la Jam Géante
La Jam Géante est un concept mis en place par Cheick Tidiane Seck depuis plusieurs années lors de la journée mondiale contre la désertification. Le concept consiste à réunir en un seul lieu tous les musiciens et pendant toute une nuit. A Ouagadougou le maestro Cheick Tidiane Seck avec son clavier créera avec une cinquantaine de musiciens le Jam de l’ouverture du Festival.
Achille Ouattara, le guitariste, bassiste en charge de recruter un certain nombre de musiciens va pendant 45 minutes et ouvrir la JAM avec tous les enfants de Cheick Tidiane, y compris les musiciens qui ont fait leurs armes à Jazz à Ouaga.

A la découverte TANSOBA de Patrick Kabré, un produit de Jazz performance…
TANSOBA ou guerrier est Français est tout simplement un appel aux jeunes ou à toutes personnes vivant aujourd’hui des atrocités, surtout au Sahel, de transformer tout cela en espoir. A indiqué Patrick Kabré
« J’essaie de dire à travers cet album, que c’est ce qu’il y’a de mieux à faire, comment on pourrait dans ce moment où on est un peu perdu, ou on n’a pas de repère, comment tout cela peut se transformer en musique, pour un peu rendre les choses plus agréables.
Voici, un peu ce que raconte l’album et sur scène, il y’a beaucoup d’énergie, beaucoup d’histoire qui se raconte.

L’Institut Français, le partenaire traditionnel
Pour le directeur de l’Institut français de Ouagadougou, Pierre Muller, c’est toujours un plaisir de travailler avec JAO, de partager des idées, de construire des programmes ensemble et d’accueillir le festival à l’Institut Français pour ces instants de musique durant toutes ces journées.
Nous devons profiter de ces moments pour partager la musique, pour faire découvrir ces artistes formidables qui viendront des quatre coins du monde pour communier avec nous. Aussi, j’espère que le public viendra nombreux pour assister à ces concerts et toute la vie musicale qui va couvrir cette semaine.

« La situation sécuritaire, un faux prétexte » Abdoulaye Diallo
Le contexte actuel du pays est même un bon prétexte d’aller voir un concert, une pièce de théâtre, et même au cinéma, afin t’oublier un tant soit peu la situation difficile dans laquelle nous vivons cela va éviter beaucoup de dépressions. Selon Abdoulaye Diallo.
Et d’ajouter que si la culture et l’art dans tout sa dimension n’existait pas, que ferions-nous ?
Le contexte est difficile, oui mais c’est une raison de plus de sortir s’évader, un tout petit peu, de communier avec d’autre personne et rendre positif tout ce qui est négatif autour de nous.
Selon moi, le contexte sécuritaire nous incite même à sortir pour venir vivre les 30ans de Jazz à Ouaga.
Jazz à Ouaga : « 30ans au service de la musique » » justifié
Sur la thématique, le comité d’organisation est resté ferme sur le choix de cette année car pour les trois dernières années les thèmes abordés avaient trait au contexte sécuritaire donc pour cette trentième édition on ne pouvait pas trouver meilleure thème que : « Jazz à Ouaga : 30ans au service de la musique ». Mais le contexte demeure, d’où l’invitation de Kalchimo et Kodjo, deux groupes du sahel, respectivement de Gorom-Gorom et Dori pour participer à la célébration de nos 30ans, car il est important de permettre à ces musiciens qui sont restés et sortir de leurs zones souvent difficiles pour venir montrer ce qu’ils ont gardé comme espoir dans ces endroits assez difficile.
Toutefois, le comité d’organisation compte sur la presse a invité le public à prendre de la joie et de l’espoir avec Jazz à Ouaga, car la vie continue et la vie doit continuer.
30ans, au service de la culture
Trente ans, après l’aventure lancée en 1992, par Guy Maurette alors Directeur de l’Institut Français et un petit groupe de mélomanes, JAO n’a cessé de donner au Jazz la place qui lui revient dans la culture Burkinabè et Africaine.
En somme, c’est au total 1000 concerts à Ouagadougou et dans une vingtaine de villes du Burkina, des artistes d’horizons divers, un public acquis à la cause du festival, l’émergence de nouveaux talents, la promotion d’artistes, mais aussi, les conférences, les expositions, les projections, les masters-class et ateliers de formations, la production cinématographique, avec les innovations constantes telles que, le « Jazz orchestra du Burkina », la « caravane du Jazz », le « concours Jazz performance », le concept « Jazz School », ou la mise en place du « Jazz Time », contribuant à devenir au fil du temps un acteur phare du paysage culturel Burkinabè et un évènement de renommée internationale.
Abdallah Sanogo
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