A l’ouverture du procès, Me NEBIE avocat de Thibaut Ouedraogo, accusé d’attentats et complicité à la sûreté de l’État prend la parole pour signaler l’indisponibilité de son client sous contrôle d’un certificat médical jusqu’au 01 décembre.
L’audition se poursuit avec le témoin Jeam Marc Palm, chercheur à la retraite, membre du comité central du CNR sous la coupe du groupe politique GCB (Groupe communiste Burkinabè).
Pour le témoin, les méthodes de travail du président Sankara étaient décriés et des groupes au sein du CNR étaient opposés à la création d’un parti unique.
Par ailleurs, la confrontation idéologique a été attiré par les structures politiques, les militaires y compris.
Les officiers membres de l’OMR (Organisation militaire révolutionnaire), avaient bien connaissance des tensions.
Au sujet, des tracts orduriers dont le témoin Boukary Kabore lui attribue, la paternité, le témoin de répondre que c’est une invention pure et simple.
Et Me Farama d’établir l’opposition du témoin au camp Sankara vu que peu après les événements du 15 octobre, les membres du directoire du GCB furent nommés dans le gouvernement du FP (Front Populaire) et plus d’autres partis réfractaires à l’idée d’unification sous le CNR se retrouvent dans le parti unifié issu du FP, l’ODP/MT dirigé par BC.
Le deuxième témoin à être cité, est l’enseignant d’université à la retraite Étienne Traoré, leader syndical et membre de l’UCB (Union communiste Burkinabè) à l’époque des faits.
Ce dernier affirme que la mort du président Sankara a été prémédité.
En effet, Blaise Compaoré pensait devenir le président suite aux événements du 04 Août 1983. Ainsi, depuis cette date l’homme a toujours nourri d’ambitions pour le pouvoir au point qu’il est le commanditaire principal du 15 octobre.
Dans son raisonnement, Étienne n’est pas exempt de toute reproche. Étienne Traoré, pressenti avoir rédigé les premières déclarations du FP, reconnait avoir participé à la rédaction de tracts antérieurs au 15 octobre.
De plus, il est reçu au conseil, le 16 octobre par Blaise Compaoré, même si cette hypothèse est mise en doute par la défense.
Me Farama de renchérir, le fait qu’Étienne était au cœur des évènements puisqu’il a prévenu Patrice Zagre, un des 12 compagnons assassinés avec Thomas Sankara de ne pas se rendre à la réunion de 16 hrs car ça ne sentait pas bon.
Tout comme, le témoin affirme que Blaise Compaoré avait des positions droitières bien n’en ont jamais parlé. Aussi, il relève que Blaise avait son idée dans la tête et qu’il attendait juste le moment de passer à l’acte.
Une chose est certaine, le récit des évènements, témoignent de l’existence de tensions entre les quatre cheffes historiques de la révolution d’août 1983. Malheureusement, les contradictions étant d’ordre politique et idéologique, le fusil a eu raison de la politique avec une extrême barbarie a laissé le Dr Bognessan Arsène Ye, médecin militaire au fait cité en témoin.
L’audience entame sa quatrième semaine, ce lundi 22 novembre avec l’interrogatoire de la partie civile et de la défense et l’audition des témoins
Doamba Boukary
Ouedraogo Patrice
Zongo Victor
Compaoré Ousseni
Et Sanou Bernard
En attendant cette reprise, c’est un repos bien mérité pour l’ensemble de la presse nationale et internationale, ces hommes et femmes de médias qui ne cessent de braver froid et soleil de Ouagadougou pour ne manquer aucune convocation de cette audience sont à encourager. Sans leurs outils de travail, il informe au quotidien, l’ensemble des discutions de la salle. Bravo!
Abdallah SANOGO
