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30 mars 2025

Scandale foncier à la SONATUR : Une vaste affaire de corruption dévoilée 

Scandale foncier à la SONATUR : Une vaste affaire de corruption dévoilée

Ouagadougou, 20 mars 2025 – L’Autorité Supérieure de Contrôle d’État et de Lutte contre la Corruption (ASCE-LC) a mis au jour un vaste réseau de corruption au sein de la Société Nationale d’Aménagement des Terrains Urbains (SONATUR). Ce scandale implique plusieurs hauts responsables accusés d’attributions frauduleuses de parcelles, de favoritisme, de blanchiment de capitaux et de prises illégales d’intérêts.

Un système de malversations bien organisé

Tout commence le 7 février 2023, lorsqu’une dénonciation anonyme parvient à l’ASCE-LC. Le signalement mis en cause des responsables de la SONATUR, notamment dans la vente illégale d’une parcelle communautaire de 4 385 m² destinée à la construction d’une clinique. L’enquête révèle rapidement l’existence d’un système de détournement généralisé, impliquant des cadres de l’institution dans des pratiques illégales d’attribution et de revente de terrains.

L’enquête préliminaire met en évidence un mécanisme complexe : les parcelles étaient attribuées à des prix largement sous-évalués à des intermédiaires, qui les revendaient ensuite à des tarifs marchands, générant ainsi des bénéfices occultes. Des montants allant jusqu’à 90 millions FCFA auraient été perçus illégalement par certains agents.

Parmi les principaux mis en cause figurent l’ex-Directeur Général de la SONATUR, son Directeur Commercial ainsi que plusieurs autres hauts responsables, dont le Directeur de la Qualité et de l’Audit Interne, le Directeur Informatique et la Directrice Administrative et Financière. Un mécanisme interne, baptisé « intervention du personnel », permettait aux employés de réserver et de revendre des parcelles à des prix spéculatifs au profit de leurs proches.

Des condamnations significatives

Le Tribunal de Grande Instance Ouaga I a rendu son verdict le 20 mars 2025. Plusieurs responsables ont été jugés coupables d’abus de fonction, de prise illégale d’intérêts et de commotion cérébrale.

Parmi les principales condamnations :

  • Premier Ex-Directeur Général : 16 mois de prison avec sursis et 10 millions FCFA d’amende.
  • Deuxième Ex-Directeur Général : 16 mois de prison avec sursis et 272 millions FCFA d’amende.
  • Ex-Directeur Commercial : 6 mois avec sursis et 180 millions FCFA d’amende.
  • Directeur de la Qualité et de l’Audit Interne : 12 mois avec sursis et 10 millions FCFA d’amende.
  • Responsable de la communication : 12 mois avec sursis et 52 millions FCFA d’amende.
  • Directeur Informatique : 8 mois avec sursis et 55 millions FCFA d’amende.

Le tribunal a également ordonné la confiscation des biens meubles et immeubles des condamnés à hauteur des montants des amendes, au profit de l’État burkinabè.

Un message fort pour la lutte contre la corruption

Ce jugement marque un tournant dans la lutte contre la corruption au Burkina Faso, en voyant un signal clair aux acteurs du foncier national. Il rappelle que toute irrégularité dans la gestion du domaine public expose à des sanctions judiciaires.

L’ASCE-LC, en première ligne dans cette affaire, réaffirme son engagement à garantir la transparence et la bonne gouvernance. Elle appelle également à une culture de la dénonciation des malversations pour préserver l’intégrité des institutions publiques.

Ce scandale met en lumière l’urgence de réformes dans la gestion du foncier national afin d’éviter la répétition de telles dérives et de renforcer la confiance des citoyens dans les institutions publiques.

Ben Adama COULIBALY

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