Le Niger a officiellement annoncé, le samedi 29 mars 2025, son retrait de la Force multinationale mixte (FMM), une coalition régionale dédiée à la lutte contre les groupes jihadistes dans le bassin du lac Tchad. Cette décision stratégique vise, selon les autorités nigériennes, à concentrer les efforts militaires sur la sécurisation des sites pétroliers du nord du pays, confrontés à une menace croissante des groupes armés.
Un contexte de tensions régionales
Ce retrait intervient dans un climat diplomatique tendu avec le Nigeria, un acteur clé de la FMM. La coopération sécuritaire entre les deux pays s’est progressivement dégradée ces derniers mois, compliquant la coordination des opérations antiterroristes. L’absence du Niger au sein de cette coalition risque d’affaiblir l’efficacité des interventions militaires dans la région, offrant ainsi un terrain plus propice aux groupes jihadistes.
Une nouvelle orientation stratégique
En se retirant de la FMM, Niamey opte pour une approche plus souveraine de sa politique sécuritaire. Le pays mise désormais sur un renforcement de sa coopération avec le Burkina Faso et le Mali au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), un cadre de collaboration militaire qui ambitionne de mieux répondre aux défis sécuritaires propres à ces États sahéliens.
Un avenir incertain pour la FMM
Cette reconfiguration stratégique pose de nombreuses interrogations sur l’avenir de la Force multinationale mixte. Privée du soutien du Niger, un acteur clé de la région, la coalition devra repenser son mode de fonctionnement pour maintenir son efficacité face aux menaces persistantes. L’évolution de la situation sécuritaire dans le bassin du lac Tchad sera déterminante pour mesurer l’impact réel de ce retrait sur la lutte contre le terrorisme.
Dans un contexte régional déjà marqué par une instabilité grandissante, cette décision du Niger marque une rupture avec les dynamiques sécuritaires en place et redessine les équilibres militaires au Sahel.