Ce mercredi 29 mai 2025, l’aéroport de Ouagadougou a vu atterrir un vol porteur d’espoir pour 22 jeunes Burkinabè, dont trois jeunes filles, rapatriés du Ghana. L’accueil a été assuré par une délégation conjointe du ministère de l’Action humanitaire et de la Solidarité nationale, ainsi que du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur.
Ces jeunes, originaires de diverses régions du pays, avaient quitté le Burkina Faso, séduits par les promesses fallacieuses d’un meilleur avenir. Recrutés par des connaissances ou proches, ils ont été attirés par les sirènes d’un emploi facile et bien rémunéré. Très vite, leur rêve s’est transformé en cauchemar, une fois enrôlés dans les activités opaques de la société QNet au Ghana.
« Dès notre arrivée, on nous a contraints à intégrer un système dont nous ne maîtrisions ni les codes ni les enjeux. On n’avait plus le choix, car on avait déjà versé de l’argent », confie un jeune, visiblement ému.
Leur retour au pays a été rendu possible grâce à une étroite collaboration entre l’ambassade du Burkina Faso au Ghana, les autorités ghanéennes et les services techniques nationaux. À leur arrivée, une prise en charge immédiate a été organisée : hébergement temporaire, assistance alimentaire, accompagnement psychosocial, et entretiens individualisés pour mieux comprendre leurs parcours et préparer leur réinsertion.
Selon M. Soumaila ZOROM, Secrétaire permanent du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR), « chaque jeune bénéficiera d’un accompagnement personnalisé, afin de reconstruire sa vie sur des bases solides : soutien psychologique, projets d’insertion et renforcement des liens familiaux. »
L’objectif est également de transformer ces rescapés en acteurs de sensibilisation. Le ministère entend les mobiliser pour témoigner dans leurs communautés et mettre en garde d’autres jeunes contre les dangers de la migration irrégulière.
Pour Ben Omar TINDANO, représentant du Directeur général des Burkinabè de l’extérieur, « la lutte contre les réseaux de fraude migratoire est une responsabilité collective. La prévention reste notre arme la plus efficace. »
Certains des jeunes rapatriés envisagent déjà leur avenir avec plus de lucidité. À l’image de ce passionné de football, originaire de la région du Centre, qui compte désormais s’engager dans un projet professionnel soutenu par les autorités.
« Il ne faut pas se précipiter. Les vraies opportunités prennent du temps à se construire, mais elles sont possibles ici aussi », affirme-t-il avec espoir.
Cette opération de retour volontaire encadré illustre la volonté ferme du gouvernement burkinabè de protéger sa jeunesse et de lui offrir une nouvelle chance, sur sa propre terre.
Salamata Compooré
Stagiaire