Le Burkina Faso, à l’instar de nombreux pays de l’Afrique, est confronté à une charge de plus en plus lourde due aux maladies non transmissibles comme les cancers, les maladies respiratoires chroniques, les maladies cardiovasculaires, le diabète, les maladies mentales, les affections bucco dentaires et les traumatismes. Plusieurs facteurs de risque sont communs à ces maladies et le tabagisme occupe une grande part. Afin de faire face au tabagisme qui constitue un problème de santé publique, il a été pensé et lancé le programme « m-Sevrage tabac ».

Le tabac est responsable de huit millions de décès chaque année. Lorsqu’il a été démontré que les fumeurs risquaient davantage de contracter une forme sévère de la Covid-19 que les non-fumeurs, des millions de fumeurs ont eu envie de se libérer du tabac. Il peut être difficile d’arrêter de fumer, notamment en raison du stress social et économique supplémentaire qui a découlé de la pandémie. Cependant, les raisons pour le faire sont nombreuses.
Le projet m-sevrage est donc un projet qui a été lancé au Burkina avec l’appui technique du ministère de la Santé et l’Agence Nationale de Promotion des Technologies de l’Information et de la communication (ANPTIC). Il fait appel à l’utilisation à grande échelle de la messagerie mobile afin de contribuer aux efforts nationaux dans la lutte contre le tabagisme par le sevrage.
Le projet fournira aux fumeurs enregistrés, un soutien pour arrêter de fumer et ceci en dehors des visites chez un agent de santé ou à l’unité de sevrage tabagique. Les utilisateurs du programme seront enrôlés s’ils le désirent après une brève présentation du projet. Ils sont ensuite enregistrés sur la base de leur prénom, âge et de leur sexe.

Selon le Pr George Ouédraogo, coordonnateur du centre de sevrage tabagique identifié comme personne ressource du programme M-sevrage tabac, le tabac est non seulement néfaste sur soi-même mais aussi sur son entourage immédiat et son économie personnelle. Etant donné que pour l’arrêter il faut soi-même le décider, ce programme vient donc en complément à toutes les méthodes qui existent déjà. Il s’agit simplement pour le fumeur de s’inscrire sur la plateforme Laafisore au 3350 sur l’ensemble des réseaux de téléphonies mobiles au Burkina Faso. Le fumeur reçoit ainsi des conseils et astuces par des SMS gratuites.

Ce programme a été officiellement lancé le 9 juin 2021 sur les réseaux sociaux et via la page facebook M-Sevrage tabac, le ministre de la santé, le Pr Charlemagne Ouédraogo a indiqué dans son discours, que le tabagisme constitue un problème de santé publique au Burkina Fasso. Les résultats de l’enquête STEPS réalisée en 2013 montrent que 19,8% des 25 à 64 ans de la population générale fument. Le nombre de décès par année est estimé à 4800 selon l’ATLAS TABAC OMS 2017 au Burkina Faso. Le tabagisme cause des pathologies que l’on peut éviter et est responsable de 71% des cancers du poumon, 42% des maladies respiratoires chroniques, 20% de l’incidence mondiale de la tuberculose et près de 10% des décès dus aux maladies cardiovasculaires.
« Au regard des conséquences du tabac sur notre santé comme le montre les chiffres évoqués, il est plus que nécessaire sinon impérieux que les fumeurs arrêtent de fumer et que les non-fumeurs ne soient pas exposés à la fumée passive du tabac », a-t-il ajouté.

Pour sa part, le Dr Alimata J. Diarra-Nama, représentante résident de l’OMS au Burkina, exhorte tous les fumeurs à une adhésion massive au programme « m-Sevrage tabac » pour leur bien-être. Envoyez donc tout simplement par sms le mot « Laafisore » au 3350 et suivez les instructions. Et ne soyez pas l’esclave du tabac.
Osez vous protéger et protéger les autres en décidant d’arrêter de fumer aujourd’hui.