En ce 16 octobre, le monde entier célèbre la Journée internationale de l’alimentation. Ce moment, bien plus qu’une simple occasion de sensibilisation, nous rappelle que l’accès à une alimentation saine, suffisante et équilibrée est un droit inaliénable pour chaque être humain.
Cependant, au-delà de ce droit universel, l’alimentation se présente avant tout comme une nécessité vitale, surtout dans des pays comme le Burkina Faso où l’insécurité alimentaire reste un défi de taille.
Une situation préoccupante au Burkina Faso
Le Burkina Faso, malgré ses efforts continus pour améliorer la sécurité alimentaire, fait face à de nombreuses difficultés. Les conflits internes, les déplacements massifs de populations et les effets du changement climatique rendent l’accès à une alimentation suffisante et de qualité de plus en plus difficile. Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), plus de 3,5 millions de Burkinabè étaient en situation d’insécurité alimentaire aiguë en 2023, et ce chiffre ne cesse de croître. Cette réalité est alarmante dans un pays où l’agriculture emploie plus de 80 % de la population et constitue la base de l’économie.
Pourtant, ce paradoxe persiste. Un pays où la majorité des habitants dépendent de l’agriculture se trouve aujourd’hui en difficulté pour nourrir sa population. Les changements climatiques affectent fortement les rendements agricoles, tandis que l’insécurité freine l’accès aux terres cultivables et perturbe les cycles de production.
Le droit à l’alimentation au cœur des priorités
Le droit à l’alimentation n’est pas simplement une aspiration ; il est inscrit dans plusieurs textes internationaux, dont le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, ratifié par le Burkina Faso. Cela implique que chaque citoyen a droit à une alimentation qui soit non seulement disponible, mais aussi accessible et nutritive. Il s’agit d’un impératif pour la dignité humaine et la justice sociale.
Cependant, dans le contexte actuel du pays, cette aspiration semble lointaine pour bon nombre de Burkinabè. L’insécurité croissante dans les zones rurales, combinée à une gestion insuffisante des ressources naturelles, menace non seulement les récoltes, mais aussi l’élevage, qui représente une autre source essentielle de subsistance.
Des initiatives locales à encourager
Face à cette situation, des initiatives locales émergent pour tenter d’inverser la tendance. Des projets communautaires visant à renforcer la résilience des agriculteurs et à améliorer les systèmes alimentaires sont en cours dans plusieurs régions du pays. Les coopératives agricoles, par exemple, favorisent la mutualisation des ressources et la mise en commun des connaissances pour une gestion plus durable et plus efficace des terres. De même, des programmes d’agriculture durable sont soutenus par des ONG pour aider les agriculteurs à mieux s’adapter aux aléas climatiques et à diversifier leurs cultures.
La vulgarisation de pratiques telles que l’agroécologie et l’utilisation de semences résistantes à la sécheresse, ainsi que la promotion des cultures locales comme le mil et le sorgho, s’avèrent cruciales pour améliorer la sécurité alimentaire au Burkina Faso.
Un engagement collectif nécessaire
Si l’alimentation est une nécessité, sa réalisation doit être le fruit d’un effort collectif. Le gouvernement, les ONG, les organisations internationales et les citoyens doivent travailler ensemble pour répondre aux défis alimentaires actuels. La mise en place de politiques agricoles solides et d’un cadre de soutien aux petits exploitants agricoles est primordiale. De plus, l’amélioration des infrastructures de stockage et de distribution des denrées alimentaires est essentielle pour réduire les pertes post-récolte.
En cette Journée internationale de l’alimentation, il est donc crucial de rappeler que chaque pas vers la sécurité alimentaire au Burkina Faso est un pas vers la paix, la stabilité et la dignité humaine. Il est de notre devoir à tous, en tant que citoyens, de soutenir et de promouvoir les initiatives qui valorisent l’agriculture locale, protègent les terres et assurent un avenir plus nourricier pour les générations futures.
L’alimentation est bien plus qu’un droit ; elle est l’essence même de la vie. Assurons-nous qu’aucun Burkinabè n’en soit privé.