Bobo-Dioulasso, Burkina Faso – Dans les ruelles rouges et les concessions animées des vieux quartiers de la ville de Bobo-Dioulasso, une tradition traverse le temps sans jamais perdre de sa profondeur : la sortie des masques. Loin d’être une simple manifestation folklorique, elle reste l’un des piliers les plus vivants de la culture bôbô, mêlant spiritualité, mémoire ancestrale et régulation sociale.
Chaque année, entre la fin de la saison sèche et les premières pluies, les quartiers traditionnels tels que Kuinima,Bindougousso Dioulassoba, Tounouma, Bolomakoté ou encore Sakabi et Kôro pour ne citer qu’eux se préparent à accueillir les grandes funérailles. Ces rituels sont réservés aux familles dont un membre, fidèle aux pratiques religieuses traditionnelles, est décédé au cours de l’année. On parle alors de « sanga », une grande cérémonie funéraire où les masques deviennent médiateurs entre le monde des vivants et celui des esprits.
Masques et mystères
Les masques ne sont pas de simples objets d’apparat. Ils sont perçus comme des entités sacrées, souvent fabriquées en bois, arborant des formes animales, géométriques ou anthropomorphes de la tête. Lors de leur sortie, ils dansent, courent et imposent silence et respect. Ils incarnent l’esprit de Dwo, figure divine tutélaire chez certaines communautés Bôbô, et participent à rétablir l’équilibre cosmique rompu par la disparition d’un être humain.