Le président ghanéen, John Dramani Mahama, a achevé sa visite officielle au Burkina Faso sans qu’aucune déclaration ne soit faite sur une éventuelle réintégration des États de l’Alliance des États du Sahel (AES) au sein de la CEDEAO. Malgré l’importance de cette question dans l’agenda régional, aucune avancée notable n’a été communiquée à l’issue des discussions entre les deux chefs d’État.
Sécurité : un appel à la mutualisation des efforts
L’un des points centraux des échanges a été la lutte contre le terrorisme, une menace persistante qui affecte l’ensemble de la sous-région. Le président ghaneen a insisté sur la nécessité de renforcer la coopération sécuritaire et d’unir les efforts pour combattre ce qu’il a qualifié de « cancer » du terrorisme. Cette approche, qui met l’accent sur la solidarité et la coordination régionale, s’inscrit dans une dynamique de réponse commune aux défis sécuritaires du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest.
Renforcement des échanges économiques et commerciaux
Au-delà des enjeux sécuritaires, la coopération économique entre le Burkina Faso et le Ghana a occupé une place de choix dans les discussions. Le président Mahama a souligné la volonté de son pays de faciliter la libre circulation des biens et des personnes, notamment en optimisant le transit des marchandises burkinabè via le couloir ghanéen. Cette ambition s’inscrit dans une logique de dynamisation des échanges bilatéraux et d’amélioration de la compétitivité du corridor ghanéen pour les opérateurs économiques burkinabés.
Des projets concrets en perspective
Deux initiatives majeures ont été évoquées pour renforcer l’intégration économique entre les deux pays :
- Une liaison aérienne quotidienne entre Ouagadougou et Accra : Une compagnie aérienne ghanéenne envisage d’ouvrir une ligne directe entre les deux capitales, avec un vol par jour. Cette initiative vise à améliorer la connectivité et à faciliter les déplacements entre les deux pays.
- Un projet de gazoduc entre le Ghana et le Burkina Faso : La construction du gazoduc dépendant d’Accra à Bolgatenga, avec une extension possible vers le Burkina Faso, a également été évoquée. Ce projet s’accompagne d’une discussion sur la fourniture d’électricité au Burkina Faso, illustrant une volonté de renforcer l’interconnexion énergétique entre les deux nations.
Une mission diplomatique aux résultats mitigés
Si cette visite a permis de consolider les relations bilatérales et d’ouvrir de nouvelles perspectives économiques, elle n’a toutefois pas apporté de clarification sur l’avenir des relations entre l’AES et la CEDEAO. L’absence de communication sur ce sujet crucial laisse planer le doute sur la question de la médiation ghéenne et sur la possibilité d’un rapprochement entre les deux blocs.
Alors que la question de la réintégration de l’AES demeure en suspens, les enjeux économiques et sécuritaires avancés de cette rencontre témoignent néanmoins d’une volonté de coopération renforcée entre Ouagadougou et Accra. Reste à voir si ces initiatives se concrétiseront dans les mois à venir et si elles marqueront un tournant dans la dynamique sous-régionale.