
Safourata Kaboré, 33 ans, est une actrice burkinabè. Elle commence le théâtre en classe de 6e avec la troupe « Gombo.com ». Une troupe avec laquelle elle a expérimenté le théâtre hors des murs du lycée. Elle a embrassé le théâtre, parce que pour elle, c’était un espace de liberté, d’écoute et de rencontres.
Sa prémière … professionnelle
Sa première pièce de théâtre professionnel, a été la Tribu de la gloire. Une production de la troupe « Eclat de SOSAF » en 2004. Safourata Kaboré doit ses débuts de comédienne, au théâtre de la fraternité aux côtés de Jean Pierre Guingané, en 2005. Elle quitte la fraternité en 2008 pour travailler avec d’autres compagnies et faire sa petite expérience.
Son parcours
Au théâtre, Safourata a travaillé entre autres, avec le CITO (carrefour internationale du théâtre de Ouagadougou) ; la compagnie « Fereen » d’amadou Bourou ; la compagnie « les emprunts » ; la compagnie « Acclamations » et les recréatrâles. Aussi, elle joue dans d’autres structures internationales telles que le théâtre national belge, le théâtre océan nord, le théâtre national populaire de Lyon, au Festival Trance Amérique (FTA), à Bamako et à Conakry. Elle a joué également aux côtés de Koffi Kwahulé dans « l’odeur des arbres ». Et aussi dans une mise en scène d’Isabelle pousseur, une création des recréatrâles. Deux projets en même temps. Deux projets de création, au même moment, des contextes différents et des metteurs en scène complètement différents. Une expérience qui n’a pas été facile pour Safourata. Car, elle devait retenir les deux textes en même temps. Elle devait terminer une répétition et enchainer avec l’autre. En dépit de cela, elle devait être au top pour les partenaires du plateau des deux côtés. Et il en était de même pendant la diffusion.
Désirs et perspectives
Actuellement, Safourata Kaboré fait partie de la compagnie Théâtre Acclamation. Elle rêve de reconduire des expériences avec quelques metteurs en scène, comme Schiaretti qui a dirigé le théâtre populaire de Lyon, le TNP. Un des rares metteurs en scène qui fait partie de ceux qui donnent toujours du sens au mot, à l’acteur et au public. Il donne de la force aux acteurs sur le plateau. Et Safourata, en plus de trouver ces spectacles nécessaires et urgents, elle le trouve aussi juste dans sa lutte et dans ses choix. Il y a également son ami et frère Aristide Tarnagda, un metteur en scène qui crée pour la nécessité et non pour la mode. Pour Safourata Kaboré, il a un rapport à l’espace qu’elle trouve extraordinaire. Il aime les acteurs et a un sens politique de tout. Il est toujours à l’endroit de la poétique. A l’endroit du sensible, « chose qui est rare de nos jours », selon Safourata. Et c’est aussi un des rares auteurs et metteurs en scène qui donnent de la place aux femmes dans les textes et sur les plateaux. Néanmoins, elle rêve aussi de rencontrer d’autres metteurs en scène et vivre d’autres expériences.
Safoura c’est avant tout de la générosité et de la pugnacité, de la passion pour le théâtre et la poésie.
Aristide Tarnagda
Safourata et le théatre
Le théâtre est pour Safourata Kaboré, l’endroit où la société se questionne, se réinvente et anticipe sur le futur. C’est l’endroit de la poésie et de la politique. En plus du théâtre, Safourata fait du cinéma. Elle joue des rôles de temps à autre, surtout, pour le besoin de certains réalisateurs qui lui font appel. Elle commence sa carrière cinématographique aux côtés d’Abdoulaye Dao, dans un film de sensibilisation, en 2010.
La crise du coronavirus
Mais depuis l’avènement de la maladie à coronavirus, le monde vit un déséquilibre humain. Et selon la comédienne Safourata Kaboré, on voit le désespoir chez beaucoup d’artistes. Et sans doute la renaissance d’un nouveau souffle. Pour elle, c’est une façon de voir et de réinventer la vie. Aussi, Safourata dit être influencée par toutes ces femmes qui se battent au quotidien, malgré les difficultés, le désespoir, pour être des femmes de l’énergie et la capacité de renaitre.
Lydia, Hachim Abdallah, Ben Adama