
Lancé le 9 décembre dans l’enceinte du Centre de Danse Chorégraphique (CDC la termitière) de Ouagadougou, la 13è édition du festival Dialogue de corps prend fin ce dimanche 13 décembre 2020.
Placé sous le thème « Nos solitudes partagées », les festivaliers ont eu la chance de découvrir le haut de la danse contemporaine avec 25 spectacles mises en œuvre par des chorégraphes venus de Los Angeles, de la France et bien évidemment du Burkina Faso.
« Dialogue de corps » 2020 est une édition exceptionnelle en parfaite connotation avec l’évolution du monde actuel. Cette édition vise selon les organisateurs, à contribuer au sursaut et à la résilience des danseurs, des chorégraphes et des acteurs de la danse face au contexte sanitaire mondial. En effet, il s’est agi d’organiser des représentations artistiques dans les salles et lieux publics, des moments d’échanges, de réflexions et des formations.
La cérémonie d’ouverture a débuté par une « Slow show » de Dimitri Chambas des USA. Un spectacle qui révèle la force et la vivacité à travers des mouvements en ralentis imperceptiblement voir invisibles mis en œuvre par une trentaine de jeunes chorégraphes. Le projet « Hors Limite 3 » quant à lui, met en valeur les jeunes réfugiés maliens et les déplacés internes de Kaya, Djibo et Dori. Sans être des professionnels de la danse, ces acteurs d’un soir ont gratifié le public de sensations fortes et d’émotions en espérant un retour à la paix dans nos contrées.

« Vous avez vu les jeunes réfugiés qui sont venus de Mentao, de Djibo et de Dori ? Alors, ça fait cinq ans qu’on vit avec eux qui sont dans ces camps. Et quand on va dans un camp de réfugiés, on ne peut pas décrire ce qui s’y passe. C’est tout simplement inhumain ce qu’on découvre dans ces endroits clos, de renfermement, de repli. Y aller pour partager l’art, servir la danse, c’est répondre aussi à l’humanité de cette façon. Mais depuis deux ou trois ans, on ne peut plus aller dans les camps mais nous avons toujours voulu que ces réfugiés nous rejoignent à Ouagadougou pour partager de bons moments ensemble. Quand ils sont ici, ils sont tout simplement rayonnants et c’est ce qui est important pour nous », a expliqué le Directeur artistique de Dialogues de corps, l’international danseur chorégraphe, Salia Sanou.
La danse est selon lui, un art qui permet de tisser le lien, qui permet au corps de dire oui ou non. La danse permet surtout de communiquer et de partager, d’où le thème de cette édition : « Nos solitudes partagées. »
Abdoulaye Kagoné, déplacé de Kaya, se dit soulagé depuis son arrivé au CDC et est fièr de contribuer à la paix dans le monde tout comme Assamad Bamogo, déplacé de Barsalgho. A la cérémonie d’ouverture, une étude architecturale dans un document a été remise au maire de Ouagadou, Armand Pierre Beouindé, en vue de la réhabilitation du site du Théâtre populaire Désiré Bonogo. Une doléance qui a été reçu favorablement par le bourgmestre qui a répondu à la requête et compte en faire bon usage en vue de faire de ce lieu historique, un pôle culturel de la ville de Ouagadougou.
Au grand studio du Centre de danse chorégraphique la termitière, l’on a pu assister aussi à une poésie de danse de Bernadette Dao, ancienne ministre Burkinabè de la Culture et de Lassann Congo, grande figure de la danse contemporaine et l’un des premiers formateurs de Salia Sanou.
Pendant une semaine, les festivaliers ont eu la latitude d’apprécier 25 spectacles programmés à l’Institut Français et au Centre de danse chorégraphique, des tables rondes et des ateliers de formation. Pour rappel, « Dialogues de corps » est une initiative de Salia Sanou et Seydou Boro, tous deux danseurs chorégraphes internationaux.