Basseratou Kindo, journaliste, bloggeuse, a procédé dans la matinée de ce samedi 20 février 2021, à Kongoussi, à la deuxième opération de l’action « Un pagne pour leur dignité ». Une initiative citoyenne qui vise à doter les femmes déplacées internes de pagnes pour gérer leur menstrues dignement.
Contraintes de fuir leur localité en raison des conflits, de violences ou de catastrophes naturelles. Elles font face au manque d’accès aux services essentiels de base, telles que la santé et l’éducation. La première opération lancée en août 2020, sur les réseaux sociaux, avait permis de collecter plus de 1000 pagnes pour les femmes des sites conventionnels, des quartiers non-loties de la ville Kaya. A moins d’un an, la deuxième action « Un pagne pour leur dignité » s’est poursuivit ce 20 février 2021 sur 3 sites des déplacés internes de Kongoussi.
Pour Bassiratou Kindo, initiatrice de cette opération citoyenne, les femmes sur ces sites font déjà face à d’énormes difficultés en n’étant pas sur leur sol d’origine. Il fallait donc les aider à utiliser la méthode traditionnelle de gérer leurs menstrues intimement. « Aujourd’hui, le sourire de ces femmes est l’œuvre de tous ceux qui ont crus à ce projet, car des personnes de l’intérieur du pays comme partout dans le monde ont contribué à la réussite de notre présence à Kongoussi », a indiqué Basseratou Kindo.
Gansore Safoura, bénéficiaire d’un pagne, exprime toute sa satisfaction en recevant son pagne: « Je vais simplement remplacer un ancien pagne avec celui que je viens de recevoir. Notre situation de femmes déplacées, nous rend plus vulnérables. Nous nous battons au quotidien pour vivre et pouvoir retourner chez nous. Les serviettes hygiéniques sont chères pour nous. Le pagne est pratique et réutilisable. Par conséquent, c’est une souffrance de moins pour toutes les femmes de ce site. »
Pour le point focal des 3 sites visités, Dioulde Sadou Diallo, « les conditions d’hygiène et d’assainissement restent précaires et d’accès difficile. Un souci majeur pour ses populations déplacées qui, en plus des aléas de la nature, doivent parcourir des kilomètres pour avoir de l’eau potable. Sur les trois sites, un seul dispose d’un forage pour environs 100 ménages. »
L’espoir est permis
« Nous avons tous espoir que la paix reviendra un jour et que les populations retrouveront leurs localités respectives, car on est mieux que chez soi », foi de la donatrice Basseratou Kindo. Mais en attendant, un tour sur ces sites, permet de voir de nombreux enfants en âge de scolarisation restés à la maison. C’est une question de droit à l’éducation qui est mise en cause et il va falloir trouver des solutions durables.
Aux termes de cette deuxième opération, ce sont plus de 500 femmes qui ont bénéficié des pagnes. En plus des pagnes, des dons en vivres et vêtements pour enfants et bébés, ont été également remis à chaque site ciblé par l’action.
Par Hachim Abdallah