Selon le secrétaire général de l’Organisation des Nations-Unies (ONU), António Guterres, à l’occasion de la publication d’une note de synthèse consacrée aux impacts de la Covid-19 sur la sécurité alimentaire et la nutrition : « Il y a plus qu’assez de nourriture dans le monde pour nourrir les 7,8 milliards de femmes et d’hommes qui peuplent la terre. À ce jour, pourtant, plus de 820 millions de personnes ne mangent pas à leur faim. Nos systèmes alimentaires ne fonctionnent plus et la pandémie de Covid-19 aggrave la situation. »En effet, cette année, 49 millions de personnes supplémentaires pourraient tomber dans l’extrême pauvreté en raison de la crise induite par la pandémie.
Les pays sahéliens tels que le Burkina Faso sont confrontés à plusieurs crises : une crise sécuritaire, une crise alimentaire et maintenant, une crise sanitaire. Plus de trois millions de personnes souffrent d’une insécurité alimentaire aiguë. Parmi les plus touchés, des familles paysannes ne produisant pas suffisamment de céréales pour se nourrir toute l’année car la saison des pluies est trop courte et les parcelles des agriculteurs sont souvent trop petites pour produire plus. Par conséquent, une fois que le stock de céréales est épuisé, les familles sont confrontées à d’importantes difficultés pour se nourrir, c’est ce qu’on appelle la période de soudure.
Pour faire face à cette période de pénurie, SOS Faim soutient depuis 2002, le réseau Viim Baoré qui a créé des magasins communautaires appelés « Greniers de sécurité alimentaire » qui achètent des denrées de base en masse à la saison où elles se vendent à un prix abordable et les revendent au détail pendant les périodes difficiles où l’offre locale est déficiente. Ces greniers de sécurité alimentaire sont essentiels et ont un impact confirmé pour lutter contre l’insécurité alimentaire. Avec la crise de la Covid-19, les activités des greniers Viim Baoré ont été gravement impactés par les mesures sanitaires.
La mise en quarantaine des villes touchées par le virus et les mesures restrictives de distanciation et de lutte contre la propagation de la maladie, ont considérablement réduit la mobilité des acteurs, les rencontres et les échanges commerciaux. Ces restrictions et ces mesures prises par le gouvernement pour lutter contre la propagation de la Covid-19 ont eu de graves conséquences pour les familles et les membres des GSA : l’insécurité alimentaire va s’accentuer et le taux de malnutrition va grimper en flèche.
Source : SOS Faim