Arrivé dans l’élite du FASO FOOT en 2012, RAHIMO FC réussi le doublé Championnat, Coupe du Faso en 2019. Le club participera aux tours préliminaires de la League Africaine des champions deux saisons successives, 2020 et 2021. Alors qu’on la croyait à l’abri d’une telle déconvenue après une saison glorieuse, l’équipe chère à l’ex international burkinabè, Rahim Ouédraogo, doit retourner en deuxième division suite à sa contreperformance enregistrée pendant la saison 2020-2021 en terminant 15e sur 18. Plus d’un mois et demie de la descente de RAHIMO FC en D2, fans, supporteurs et passionnés de foot de la ville Sya sont dans l’indignation et donnent leurs ressentis sur la situation.
La grosse déception de Issiaka Zerbo dit Boito, un supporteur de RAHIMO et doyen du club.
Je connais l’histoire du club de ses débuts jusqu’à nos jours. La descente de RAHIMO nous a fait beaucoup de tort, parce que RAHIMO est un grand club parmi les équipes de Bobo et tout le monde le sait. Par exemple, si RAHIMO doit affronter l’ASFB le stade est rempli, pareil RAHIMO contre le RCB, y compris les équipes de Ouaga surtout lorsqu’il s’agit d’un grand club de la capitale qui doit rencontrer RAHIMO le stade est plein. Pour toutes ces raisons, cette situation nous affecte énormément et jouer la D1 sans le club de RAHIMO à Bobo, peut être vue comme une régression de notre football à SYA. En fait, quand un club d’un tel niveau se retrouve en deuxième division, la situation affaiblie le niveau des autres clubs. Désormais, ce sont les clubs de Ouaga qui vont dominer au niveau de l’élite, avec neuf équipes peut être plus, nous on en a tout au plus cinq et dire qu’un doit jouer en D2, ce n’est pas intéressant. Imaginons, si RAHIMO était maintenu avec la montée du KIKO FC, ce serait un plus. Au contraire, nous perdons gros avec cette descente qui nous fait mal.
Et, Moussa Konaté, supporteur de l’ASFB, de rajouter que la situation est un coup dur pour le football burkinabè, car aujourd’hui une bonne partie de la sélection nationale A sont de l’écurie RAHIMO environs 30% de l’effectif. Aussi, le club RAHIMO a donné de la visibilité à notre championnat. Pareil, pour Ismaël Yedan, également un supporteur des jaunes et noir de Bobo, qui estime que le club a rehaussé le niveau de l’économie local du fait de la présence des supporteurs et fans au stade. Ce dernier pense que c’est une situation très déplorable.
Pour Roland P Constantin dit Tintin, un fervent supporteur de l’équipe de Bama, ce boucher vendeur de porc dans la ville de Bobo ne cache pas sa frustration et suggère de revoir toutes les composantes du club et refuse qu’on indexe telle ou telle personne pour responsable.
Des supporteurs optimistes jusqu’au dernier jour
Imaginez, la mobilisation lors de la dernière journée à Banfora, il fallait voir le stade rempli, on a cru jusqu’aux derniers instants malgré l’ouverture du score à la 13eme minute par l’AS POLICE. Personnellement, j’ai eu des vertiges au coup de sifflet final tellement ça m’a choqué dixit Boito. Et selon le vieux Boito les dirigeants de l’équipe doivent analyser cette situation pour qu’à l’avenir cela ne se reproduise plus.
Toutefois, on n’a pas dit que RAHIMO ne doit pas descendre, beaucoup de clubs sont descendus en deuxième division, Marseille en France, l’USO par deux fois à Ouaga, la Juventus. Mais, si tu vois qu’on parle de RAHIMO, c’est ce qui nous est arrivé qui nous fait mal. Ce n’est pas une mauvaise chose en soi, c’est la manière dont les choses se sont passées qui nous fait mal. On peut avoir un beau jeu et descendre en deuxième division mais ce n’était pas le cas. Le cas RAHIMO, est une négligence d’où notre mécontentement. Sinon, que dire du cas de l’AFRICA en Cote – D’Ivoire, beaucoup de clubs sont descendus, mais c’est la manière.
Les raisons d’un échec
D’abord, il a manqué de rigueur au sein du groupe, de leader et de motivateur dans l’encadrement technique. En réalité, le groupe a manqué de repère et d’identité. Comme le dit un proverbe dioula, « autant tu mets en garde la souris, autant le propriétaire du soumbala doit mettre son soumbala à l’abri », a laissé entendre le doyen. C’est dire que autant on parle sur les joueurs autant on parle sur les dirigeants. On parle, parce qu’on aime le club, sinon on allait dire qu’on connait rien sur le club, car ils se sont pas dit la vérité, tant bien que le club balançait, personne n’a pu alerter et envisager une réunion de crise avec tous les acteurs pour proposer des solutions vu que la menace était imminente à un moment donné.
Certes, ça reste une propriété privée, mais la dimension du club commande aujourd’hui a impliqué tous les acteurs y compris les supporteurs. La situation recommandait à un moment de la saison de sonner le rassemblement, recueillir les avis, pour mieux avancer. C’est ce qui m’oblige à parler de la sorte, car c’est une situation très dommageable pour le football Bobolais et loin, d’avoir une dent contre le club.
A ce sujet, Moussa Konaté pense que le club de Bama a besoin d’une restructuration en la dotant d’une bonne organisation pyramidale, car l’équipe n’a pas besoin d’un homme fort. Aussi, les dirigeants doivent faire leur auto critique parce que la descente du club en D2 est inconcevable au regard des moyens dont il dispose. Ismaël Yedan, justifie la situation par le manque de combativité du groupe et surtout le manque d’efficacité des attaquants.
Une responsabilité partagée selon le doyen Zerbo
Cela nous fait mal parce que nous sommes tous responsable de la situation, président, supporteurs, dirigeants, entraineurs, joueurs. Et dire, que la descente de RAHIMO, ne te fait pas mal, c’est être contre le développement de Bobo. Un autre aspect, qui nous touche c’est le fait qu’au sein du club personne n’est capable de bien supervisé le club, parce que si c’était le cas on en serait pas aujourd’hui à ce stade après deux participations aux tours préliminaires de la league africaine des champions. C’est une grosse déception et toute organisation a besoin d’auto critique pour avancer, même dans une famille si le chef de famille n’accepte pas les critiques la famille peut s’effondrer. De même, lorsque les enfants de la cour refusent qu’on les parle.
Moi, j’aimerais qu’ils se consultent mieux, car je pense qu’il n’y pas eu assez de communication, puisque il est imaginable que le club puisse descendre en deuxième division. La descente de RAHIMO nous a tous étonnés, parce que pendant la phase aller personne ne pouvait imaginer un tel scenario, c’était tout simplement impensable. Mais nous avons tous été surpris à la fin
Les raisons d’espérer, un retour dans l’élite
L’équipe peut revenir si les acteurs prennent conscience de la tâche en se remettant en cause. Pour Ismaël Yedan, il faut deux à trois saisons, pour espérer un retour du club en première division pour avoir suivi tous les matchs du club à domicile. Quant au doyen, il estime que nous devons tout faire à Bobo, pour qu’ensemble, le club retrouve la D1, travailler de sorte que cela ne se reproduise plus dans la ville de Sya. Ce cas, doit servir d’exemple et non une joie pour les supporteurs des autres clubs, car si on s’en réjouit, demain ça peut être l’ASFB, ensuite le RCB et de la sorte le football bobolais va reculer.
Pour Ousmane Ouattara, journaliste Sportif à l’express du Faso, RAHIMO peut revenir en première division à condition qu’elle se mette au travail. Comme le dit, un adage, il est plus facile de descendre en deuxième division que de monter en première division. En réalité, la deuxième division est un autre championnat, qui est moins médiatisé avec la concurrence des équipes de province comme l’USCO de Banfora et Bobo Sports, un habitué de la D2 qui veut retrouver l’élite. Tout cela réunie, la mission peut s’avérer difficile mais pas impossible pour le club qui dispose d’un centre de référence à Bama
L’analyse de Ali Sow, consultant à la Radio Municipale de Bobo
C’est une question qui est très difficile à abordé, autant la situation nous fait mal à Bobo. Comment, une si belle équipe, comme celle de RAHIMO qui a fourni beaucoup de joueurs à l’équipe nationale et qui dispose d’un centre de référence au Burkina, voire cette équipe en D2, c’est très difficile à accepter, quand on connait les qualités et le potentiel que cette équipe dispose.
La situation peut s’expliquer par plusieurs facteurs, d’abord c’est une équipe qui n’est pas bien managé au niveau de l’équipe dirigeante, certes Rahim Ouédraogo est un fin connaisseur du football, qui connait très bien le milieu, mais aujourd’hui la présidence du club échoit à Peggy Ouédraogo. Pour moi, elle n’est présidente que de nom car elle n’est jamais proche de l’équipe et ceux qui y sont, chargés de managé l’équipe n’arrive pas à bien le faire au point de ne pas pu pallier convenablement au départ en début de saison. Ainsi, je m’interroge sur l’existence du centre qui devrait aider à combler ces vides.
D’autres facteurs peuvent expliquer la descente de RAHIMO en D2, par exemple le départ des joueurs comme Ahmed Belem et Soumaila Ouattara et autres et qui n’ont pas été remplacés valablement. Cela, n’aide pas l’équipe à avancer.
Secundo, au niveau de l’équipe dirigeante, y’a beaucoup de gens autour de cette équipe qui ne font pas l’affaire. C’est Rahim Ouédraogo seulement qui à lui tout seul dirige l’équipe et pourtant, quand on parle de professionnalisme, il faut responsabiliser les gens à des taches données et à RAHIMO, ce n’est pas le cas.
Tertio, l’équipe qui a joué le championnat cette année, la plupart sont des jeunes voire trop jeune et inexpérimentés. C’est difficile de jouer un championnat à 18 équipes dont quatre devraient descendre. Tu prends, par exemple la charnière centrale, Bamba est très jeune, son compère est très jeune, y compris les latéraux hors mis Valentin Nouma qui se démarque du lot, mais ça reste une défense très jeune. Pareil, en attaque et au milieu, autant de facteurs qui ont conduit à cette déconvenue de RAHIMO. Un autre aspect, c’est la gestion des matchs, l’équipe avait un entraineur en début de saison en la personne de Djeffar Lingani, qui était téléguidé depuis les gradins par un autre technicien. D’aucuns, diront que RAHIMO a toujours fonctionné de la sorte, même l’année du sacre on nous a fait croire que quelqu’un dirigeait depuis les tribunes et qui gérait tous les détails.
Mais, cette année, ça n’a pas fonctionné et je me dis que si on veut aller au professionnalisme, on va ensemble avec toutes les conditions. Pour lui, on ne peut pas confier, l’équipe à un technicien, téléguider ce dernier et cela ne saurai faire bon ménage.
Aussi, ce championnat a été très difficile, on prenait les points, match par match. Mais, RAHIMO, à un moment donné a voulu chercher coute que coute remporter la victoire. Pourtant, il y’a des matchs qu’il faut gagner et chercher le point du match nul à défaut de remporter la victoire. Et, le match qui m’a le plus fait mal est le match face à l’USO, ou RAHIMO avait le match en main en se créant les meilleures occasions du match, mais l’équipe s’est fait avoir dans les derniers instants du match et de la plus mauvaise des manières. Ce match ma personnellement choqué, sans être un supporter du club car il y’a mauvaise gestion dans ce match.
Toutefois, il y’a de l’espoir que l’équipe revienne rapidement dans l’élite du Faso Foot, car il en a les moyens. En s’organisant pour voir ce qui a marché et ce qui n’a pas été, en travaillant davantage. Personnellement, je crois à son retour la saison prochaine.
Abel AZONHANDE