Le Club RFI Ouagadougou a tenu, le jeudi 27 mai 2021, à l’institut Français de Ouagadougou, sa traditionnelle question de société sur la thématique du tabagisme en milieu scalaire. Le Pr Georges Ouedraogo, maître de conférences Agrégé en Pneumologie et tabacologue et Dr Binta Sako, Officier technique Tabac et autres facteurs de risque de MNT (TNR) de la couverture sanitaire universelle / Populations en meilleure santé de l’OMS, ont eu la lourde tâche d’éclairer le public présent sur le thème de ce mois.

Entre 2006 et 2012…
La prévalence du tabagisme chez les adolescents, de 13 à 15 ans, est de 20% chez les garçons et 10 % chez les filles
Pourquoi les jeunes consomment-ils plus le tabac de nos jours ?
Le tabac est une véritable menace pour le monde parce qu’il existe plus de 1,3 millions de fumeurs dans le monde. Pour le Pr Georges Ouédraogo, les raisons pour lesquelles les jeunes s’adonnent au tabagisme sont personnelles, professionnelles, sociales et socio-économiques. Il s’agit notamment de l’échec scolaire, le faible attachement à l’école, l’ignorance, la curiosité, la recherche de sensations, les difficultés relationnelles (manque de satisfaction dans les rapports avec autrui), la recherche de performance (scolaire, professionnelle), l’influence des médias et des stars, le désir de fuir une réalité angoissante ou socioéconomique.

Mais le problème qui se pose est que l’industrie du tabac dépense chaque année des milliards de dollars pour attirer de nouveaux clients qui remplaceront ceux qui meurent ou qui renoncent au tabac. Et selon le Professeur Ouedraogo, l’industrie du tabac va à la conquête des lieux souvent fréquentés par les jeunes, parce que les jeunes sont biologiquement et psychologiquement vulnérables.
En profitant des moments de réjouissance, l’industrie du tabac organise des activités avec la possibilité de gagner des prix. Elle associe la cigarette à des référentiels valorisés par les jeunes et donne un accès facile aux produits de tabac et passe par l’influence des amis et celle des parents.
Il faut noter que les jeunes présentent des fragilités du cerveau qui se développe tout au long de l’enfance et de l’adolescence, difficultés à anticiper, planifier et à contrôler les comportements. Et enfin, l’adolescent qui consomme le tabac va donc devenir très vite dépendant et aura plus de mal à arrêter.
Les dangers liés à l’utilisation du tabac
Les dangers que ces derniers courent dans la consommation du tabac sont que la cigarette est une porte d’entrée à la consommation de drogue illicite, les échecs scolaires, les maladies (ulcères chroniques, cancer, asthme), la nuisance du bébé (pour les femmes fumeurs), l’impuissance sexuelle.
Pour lutter contre le tabagisme, le Pr George Ouedraogo a proposé d’éventuelles solutions. Il s’agit de savoir dire non à la cigarette et à l’industrie du tabac, faire passer la bonne information, intégrer un module dans le cursus de formation aux cours primaires et secondaires, sensibiliser les parents qui doivent servir d’exemple auprès des parents, application de la loi anti-tabac visant la protection des jeunes, aider les jeunes sous l’emprise du tabac d’arrêter de fumer, créer un programme d’aide au sevrage tabagique et soutenir ceux qui disent non au tabac.
Une Solution non négligeable « m-Sevrage tabac »

L’actualité sanitaire oblige. Selon Dr Binta Soko, le monde est aux prises avec le virus SARS-CoV-2, responsable de la COVID-19. Cette maladie qui affecte principalement les poumons rends les fumeurs particulièrement à risque de développer une forme sévère de la maladie et augmente le risque d’hospitalisation et de mortalité.
Profitant de cette tribune, Dr Sako a présenté le programme m-Sevrage tabac, un programme qui fournira aux fumeurs un soutien pour arrêter de fumer par l’utilisation de la messagerie mobile en appui aux efforts déjà déployés par le gouvernement du Burkina Faso. Pour ce faire, il suffit d’envoyer par sms le mot « laafisore » au 3350 et suivre les incrustions.
Pour Dr Sako, le tabagisme n’a aucun avantage. La preuve, le tabac est responsable de huit millions de décès chaque année dans le monde, a-t-elle indiqué.
« Tout compte fait, il faut toujours rester debout pour la lutte contre le tabagisme afin de sauver des vies, » a conclu Pr OUEDRAOGO.
Betika