L’audience a repris ce mercredi 17 novembre à 09h 07 avec la poursuite de l’audition de Boukary Kabore dit « le lion » mais aussi de Basile Guisson et de Daouda Traoré. A la barre pour répondre aux questions de la partie civile, les trois témoins sont unanimes : les événements du 15 octobre 1987 était un accident.
Guy Hervé Kam l’avocat l’un des avocats de la partie civile a tenu à avoir des précisions sur la personne de Bancé Seydou, l’agent agent de renseignement du « Lion », infiltrée au sein de l’armée et abattu à Kamboissin juste après les événements du 15 octobre 1987. Le témoin de préciser que Bancé est un civil, un élément qu’on fait suivre un groupe de façon discrète.
Pour Me Kam, il sera intéressant de nous éclairer sur les informations que peuvent détenir ce dernier (Bansse Seydou). Un point qu’on demande à clarifier à titre de mesure d’instruction complémentaire.
Et le conseil de rajouter, que la décision d’affectation du témoin Boukary Kabore à Bobo a un lien direct avec la préparation du coup d’État afin d’éloigner toutes personnes sensées tenir tête aux putschistes du 15 octobre 87.
La défense à travers Me Paul Kéré, est ravi de la part de vérité apporté par le témoin cité en le remerciant pour sa déposition qui est ambage lorsqu’il dit que le commandant Bonkian donneur d’ordre et Gaspard l’exécutant. D’où de déduire que son client, Gilbert Diendére, peut être dédouaner de l’attaque du BIA de Koudougou.
De la confrontation entre le témoin Boukary Kabore et l’accusé Gilbert Diendére au sujet de la note d’information, sur l’attaque du BIA, du FIMAT et de l’ETIR, l’accusé nie les faits en bloc.
A la suite du témoin Boukary Kabore, le témoin Pierre Ouedraogo, colonel à la retraite, secrétaire général des CDR (Comité de défense de la Révolution) au moment des faits, estime que quelque chose d’assez organisé s’était passé après la collecte des informations en sa possession pour n’avoir pas été un témoin oculaire. A 21 heures ce, il sera informé par le lieutenant Omar Traoré de la disparition du président Sankara de la part du commandant Lingani.
Aussi, pour avoir été reçu par Blaise Compaoré le lendemain de l’assassinat, j’ai rejeté en bloc la thèse de l’accident évoqué par Blaise car je ne voyais pas pourquoi on va arrêter le président.
Et tout porte à croire que, l’élément peur ou opportuniste justifie cette forfaiture qui témoigne d’un manque de loyauté envers le président et la révolution d’août 1983.
En plus, la révolution dérangeait l’ordre établi au niveau international au point qu’une mission à été organisé dans la sous-région pour expliquer le bien-fondé de la révolution qu’était loin de constituer une menace.
L’audience de ce jour, s’est terminé avec la comparution du Pr Basile Guissou. Le témoin fut Ministre sous la révolution, mais avait quitté autant le CNR que le gouvernement bien avant le15 octobre 1987.
Pour ce dernier, le 15 octobre est l’aboutissement des luttes idéologiques au sein du CNR, par exemple aucun officier de l’OMR (Organisation militaire révolutionnaire) l’existence de tensions antagonistes car il n’y’avait pas dix camps, seulement la révolution et la contre révolution a laissé entendre le témoin.
La défense refuse d’admettre toutes ses allégations basées sur des rumeurs.
On note, l’intervention de Me Some qui cite l’ouvrage du Pr Basile Guissou, un espoir en Afrique, dans lequel les propos de l’auteur sont en contradiction avec son exposé devant le tribunal.
Dans le même ordre de défense, le colonel à la retraite Palm Mory, s’offusque contre le fait qu’il lui est reproché de torturer des prisonniers politiques au lendemain du 15 octobre 1987.
Nous sommes déjà à la troisième semaine de cette convocation judiciaire, à la sortie de l’audience de ce jour on est tenté de croire feuilleton judiciaire sera long. Tant les parties se contredisent et que les témoins consolident chaque jour la thèse du complot rejeté par la défense.
Hachim Abdallah
