Le grand vainqueur à la sortie de ces élections reste sans conteste le peuple Nigérien, car c’est une nouvelle ère démocratique qui s’est ouvert ce dimanche 27 décembre 2020 au Niger qui va connaitre sa première alternance démocratique.
7,4 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes pour une population estimée à 23 millions d’habitants en proie aux attaques terroristes dans un pays sahélien, pauvre habitué aux coups d’Etat qui connaitra la première transition démocratique de son histoire. Ce sera la première fois depuis 1960 que deux présidents élus se succèdent dans ce pays. Sur les 30 candidats en liste, Mohamed Bazoum (60 ans) est le grand favori, bénéficiant de la machine électorale de son parti et de l’Etat qui promet de mettre l’accent sur la sécurité, l’éducation, notamment de la jeune fille dans un pays qui détient le record mondial de fécondité (7,6 enfants par femme).
En attendant les premiers résultats, l’opposition politique a décrié « la corruption massive » pendant la campagne électorale qui impactera les résultats et la crédibilité du scrutin et reste convaincu qu’un second tour est possible car l’état de frustration de la population n’augure aucune possibilité de faire « un coup K.O » ; ainsi un second tour est envisageable le 20 février 2020. Aussi, la classe politique n’a pas changé, car sur les 30 candidats à la magistrature suprême, on compte deux anciens présidents, Mahamane Ousmane et Salou Djibo, deux anciens Premiers ministres, Seini Oumarou et Albadé Abouba avec 7 ex ministres dont la moyenne d’âge est supérieure à 60 ans dans un pays ou elle est de 16 ans.
En espérant avoir les résultats dans les jours qui suivent, le prochain défi du président démocratiquement élu sera de juguler les attaques djihadistes qui ont fait des centaines de morts depuis 2010 et faire fuir de leurs foyers, environs 500.000 réfugiés et déplacés selon l’Organisation des Nations-Unies (ONU).
Abdallah Sanogo