La Direction nationale de campagne du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) abandonne la poursuite du recours auprès du Conseil constitutionnel, pour contester les résultats provisoires de la présidentielle proclamés par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Cette décision se justifie par « l’absence de l’unanimité des candidats signataires de l’accord politique », a laissé entendre Mohamed Topan Sané, Directeur nationale de campagne du parti, à une conférence de presse ce lundi 30 novembre 2020. En revanche, le parti précise que des recours seront déposés pour les législatives par les candidats.
D’entrée, le DNC du CDP à ces élections couplées du 22 novembre, indique que « d’autres acteurs du processus électoral avaient d’autres agendas et moyens pour gagner ces élections .» Lesquels acteurs le conférencier à préférer taire les noms. « En effet, des insuffisances, des irrégularités ainsi que de multiples dysfonctionnements ont marqué aussi bien le déroulement du scrutin, que le comptage et la compilation des résultats », fait remarquer M. Sané.
Le CDP cite en exemple, la non prise en charge financière des représentants des partis politiques dans les bureaux de vote avec pour conséquence l’absence ou l’abandon de ceux-ci, favorisant ainsi des manipulations sur le processus électorale ; la modification irrégulière et unilatérale par la Ceni et ses démembrements de la cartographie des bureaux de vote ; le transfert d’urnes pour dépouillement hors des sites de vote dans certaines communes, notamment la commune de Di dans le Sourou ; l’ouverture tardive ou la non ouverture de certains bureaux de vote suite à de supposés problèmes matériels ; le non-respect du principe de la compilation manuelle et électronique pour la proclamation des résultats etc.
Le CDP en conclut donc que « la sincérité du scrutin du 22 novembre 2020, est sérieusement entamé et jette un discrédit sur les résultats proclamés .» Du recours des partis signataires de l’accord politique de Ouagadougou, le parti tout en reconnaissant la pertinence de cette démarche, fait cependant le constat de l’absence de l’unanimité des candidats signataires dudit accord pour la mise en œuvre d’un tel recours. En conclusion, le CDP abandonne la poursuite de recours et entend aviser après la proclamation définitive des résultats de l’élection présidentielle par le Conseil constitutionnel. Le parti avance comme argument, les dispositions de l’article 149 du code électoral. Dispositions selon lesquelles, le CDP estime ne plus être dans les délais pour un tel recours.
Toutefois, le parti dit avoir instruit les candidats aux législatives, d’engager au cas par cas, les recours nécessaires.