Le jeudi 22 avril 2021, s’est tenue la traditionnelle rencontre de débat d’idées intitulé « questions de société ». Ces conférences-débats qui se tiennent tous les mois traitent de divers sujets qui minent notre société. Pour ce mois d’avril, le club RFI Ouagadougou a invité le public à réfléchir sur la thématique de la pollution de l’air en milieu urbain. C’était à l’Institut français de Ouagadougou devant un public soucieux des questions environnementales.
La discussion a porté sur le thème : « La pollution de l’air en milieu urbain ». Trois spécialistes en la matière ont été reçus par le journaliste et bloggeur, Ange Gabriel Kambou pour passer en revue les enjeux inhérents à ce sujet. Il s’agit de Hamidou Sawadogo, Ingénieur environnementaliste, membre du groupe d’experts nationaux pour l’inventaire des gaz à effet de serre, expert national MRV à l’Institut de génie de l’environnement et du développement durable (IGEDD) de l’université Joseph KI-Zerbo, de Gisèle Badoum/Ouedraogo, médecin-pneumologue au CHU-YO , enseignant-chercheur et professeure titulaire en pneumologie à l’UFR/SDS de l’ université Joseph KI-Zerbo, et Alex Abraham Kaboré, docteur en médecine et spécialiste en santé communautaire et épidémiologie.
La pollution, une question de santé publique
La question de la pollution au Burkina est un problème de santé publique. Qu’elle soit d’origine humaine ou naturelle, elle se matérialise la plupart du temps par une suspension de poussière dans l’air. Pour M Sawadogo, ces gaz sont eux-mêmes les résultats des énergies (transports, centrales thermiques etc.), des déchets solides et eaux usées, de la déforestation, l’agriculture et l’élevage. Ces phénomènes en plus des rayons solaires créent les gaz à effet de serre qui, à leur tour provoquent les changements climatiques, les pluies acides, les trous dans la couche d’ozone et les maladies respiratoires. Selon des statistiques de l’OMS, 9 personnes sur 10 respirent chaque jour de l’air pollué et on enregistre 7 millions de décès par an des suites de maladies respiratoires. Des chiffres qui interpellent sur la nécessité de trouver des solutions palliatives contre la pollution car selon Dr Badoum/Ouédraogo, il n’existe à ce jour aucun dispositif de protection à 100% contre les maladies respiratoires. Le meilleur encore sur le marché actuel est le masque de type FFP3 qui offre une protection à 99%.
Tous sont unanimes qu’il faille opter pour un changement de mentalité des populations pour espérer réduire les effets de la pollution. Pour M Kaboré : « il faudrait que chaque individu, individuellement pris, se rende compte du changement à apporter chaque jour dans nos habitudes quotidiennes, avant que ça ne soit général ». Et M Sawadogo d’ajouter que : « nous devrions éduquer les enfants aujourd’hui qui sont la génération future et leur intégrer la notion de la protection de l’environnement et de l’écosystème ».
Chantal Ouédraogo