« Il ne faut plus jamais de sabotage de l’organisation du 11 décembre dans aucune région du Burkina Faso », tels sont les propos du Pr Abdoulaye Soma, fils de la région des cascades, région qui a abrité les festivités officielles de la commémoration du 60è anniversaire de l’accession du Burkina à la souveraineté internationale le 11 décembre 2020, lors d’une conférence de presse ce lundi 14 décembre à Ouagadougou.
La célébration nationale de la fête de l’indépendance est annuellement organisée dans une région, suivant un programme préétabli. Cette année, c’est la ville de Banfora qui a accueilli les festivités sous le thème : « Cohésion nationale et engagement patriotique pour un développement durable du Burkina dans un contexte d’insécurité et de Covid-19. » L’Idée de cette célébration nationale tournante dans les différentes régions du pays, vise donc deux objectifs. Notamment les investissements pour le développement infrastructurel régional et les festivités de cohésion sociale. Mais cette édition de Banfora, le Pr Soma estime que le gouvernement semble avoir décidé d’organiser un « véritable sabotage, en escamotant ces deux objectifs fondamentaux. »
« Sur le premier objectif de l’investissement pour le développement infrastructurel régional, Banfora, pour dire la région des Cascades, n’a eu droit qu’à être bâclé. D’une part, certaines infrastructures traditionnellement emblématiques du 11 décembre n’ont pas été réalisées, même pas un commencement d’exécution. C’est l’exemple de l’Auberge du 11 décembre, qui était programmé mais qui semble avoir été oublié. C’est aussi le cas de la Maison de l’appelé qui se construit habituellement lors des célébrations du 11 décembre dans les chefs-lieux de région mais Banfora n’a pas semblé avoir ce mérite aux yeux des organisateurs », fait remarquer le conférencier. Toute chose qui selon le professeur, a fait que beaucoup de festivaliers ont dû passer leurs nuitées de festivités dans des régions et villes voisines comme Bobo-Dioulasso.
« C’est à Banfora que lorsqu’on circule sur un nouveau goudron terminé, on est poursuivi et envahi par la poussière du goudron…»
Sur les infrastructures prévues et réalisées, le Pr Soma somme que c’est le « bâclage » qui défit le mépris de la région et de l’ensemble de ses habitants sans distinction. « C’est à Banfora que lorsqu’on circule sur un nouveau goudron terminé, on est poursuivi et envahi par la poussière du goudron. C’est anormal dans la gestion d’une localité de la République », enfonce l’ex candidat à la présidentielle de 2020. Il conclut donc que seul le gouvernement a le secret de l’explication de ce qui été fabriqué dans la Cité du paysan noir.
Sur le second objectif des festivités de cohésion sociale, Abdoulaye Soma affirme que pour la région des Cascades et Banfora, la tradition de cohésion sociale a été bafouée. Il en veut pour preuve : « D’abord lors du défilé, il a été annoncé que les ethnies principales de la région allaient se succéder. A Banfora, tout le monde sait qu’il y a trois ethnies qui sont considérées comme autochtones, à savoir les Gouin, les Karaboro et les Turka. Dans le passage au défilé, les Turka n’ont pas eu le droit de défiler. Les Sénoufo non plus. Mieux, le chef canton de Banfora n’a ni été associé ni invité au défilé.»
Tout en se désolidarisant de l’organisation « bâclée » du 11 décembre à Banfora, Abdoulaye Soma appelle le gouvernement à avoir plus d’égards et les mêmes égards aux différentes localités et communautés qui composent le Burkina.