La Guinée se prépare à un tournant politique majeur avec l’organisation, le 21 septembre 2025, d’un référendum constitutionnel convoqué par la junte militaire au pouvoir depuis le coup d’État de septembre 2021. Ce scrutin, présenté par les autorités comme une étape vers le retour à l’ordre constitutionnel, suscite de vives critiques de la part de l’opposition et d’une partie de la société civile.
Selon le projet soumis aux électeurs, la nouvelle Constitution prévoit notamment l’allongement du mandat présidentiel de cinq à sept ans, renouvelable une fois, ainsi que la création d’un Sénat dont certains membres seraient nommés par le président. Le texte abrogerait également une disposition de la Charte de transition qui interdisait aux dirigeants de la junte, dont le colonel Mamady Doumbouya, de se présenter aux prochaines élections nationales (Reuters, Wikipedia).
Cette perspective alimente la méfiance. Plusieurs partis d’opposition, déjà suspendus par la junte, dénoncent un processus jugé opaque et non inclusif. Certains leaders appellent les Guinéens à boycotter le scrutin, estimant qu’il ne vise qu’à légitimer la prolongation du pouvoir militaire. Le parti de l’ancien président Alpha Condé a qualifié le référendum de « mascarade » et appelle les citoyens à rester chez eux le jour du vote (Al Jazeera).
Les autorités assurent de leur côté que ce référendum constitue une étape vers la normalisation politique. Elles ont annoncé la tenue d’élections législatives et présidentielles en décembre 2025, à l’issue de la transition (Reuters).
Au-delà du débat institutionnel, le pays reste marqué par une crise socio-économique et un isolement diplomatique accentué depuis le putsch de 2021. La réussite ou l’échec de ce référendum pourrait donc influencer non seulement la trajectoire politique interne, mais aussi la place de la Guinée sur la scène internationale.
Désiré Sawadogo