Entre tradition et modernisme, Aïcha BORO raconte l’histoire de sa famille dans « Al Djanat » ou paradis originel un documentaire en lice pour la conquête de l’étalon d’or dans la catégorie long-métrage documentaire à été projecté ce mardi 28 février au ciné nerwaya.
Écrivaine et réalisatrice Franco-burkinabé, plusieurs fois lauréate, Aicha Boro évoque le choc entre la tradition et la modernité sur les questions d’héritage. Al Djanat qui signifie paradis originel est le récit d’une situation de crise vécue dans sa cour familiale à Dédougou au Burkina Faso.
Après le décès de son oncle le maître autorité religieuse de la région et garant de la transmission de l’islam mandingue dogmatique, les frères de ce dernier réclame la propriété des terres qu’il a laissé comme héritage à ces enfants.
Ils souhaitent vendre la cours familiale ou sont que les enfants du défunt considère comme sacré car ayant enterré les cordon ombilical de presque toute la famille. Entre tradition et modernité cette situation va entraîner une procédure judiciaire devant les tribunaux. Après plusieurs séances de procès le verdict tombe en faveur des frères du défunt. La cour familiale sera mise en vente.
Pour la réalisatrice c’est un prétexte pour elle d’aborder un sujet sur le rapport entre la terre et nos origine surtout quand ton cordon ombilical est sous cette terre.
« Cette forme de desacralisation, cette forme de contamination du moderne sur le sacré comment on le vit en tant qu’individu qui a été éduqué en le rappelant le sacré c’est important, tu es important et ta vie est au dessus de l’argent et tout d’un coup toutes tes valeurs sont remises en question parce que l’argent peut tout acheté finalement » soutien t’elle.
Loin de montrer des gens qui se battent pour un héritage, ce film aide à déterminer l’origine de chacun tout simplement parce que le monde est changeant.
Aïcha Boro espère que ce film soit revu dans 50 ans afin de montrer aux générations futures d’où ils viennent.
Née au Burkina Faso , elle y a fait ses premiers pas dans le cinéma en 2008 avec un court métrage dénommé échange de bons procédés, après ce premier film, c’est deux ans après en 2010 que Aïcha Boro retrouve le milieu du cinéma définitivement.