C’est sur une scénographie de la danseuse Loulou vero avec l’accompagnement musical de Patrick Kabré que l’exposition photographique « LE baiser » a officiellement ouvert ses portes au Public, le vendredi 10 juin 2022, à l’institut Français de Ouagadougou.
Une thématique inspirée de la rencontre entre le photographe Nyaba Ouedraogo et le directeur de l’institut français, Pierre Muller.
Ce baiser, pose un regard ici et maintenant. C’est ce qui me paraît très intéressant. Toucher une personne avec ses lèvres, lui faire la bise, faire un bisou, quoi de plus naturel, quoi de plus universel. Et pourtant, parler du baiser, montrer le baiser aujourd’hui, c’est à la fois un défi esthétique, éthique et social .
Pierre Muller Directeur de l’Institut Français de Ouagadougou
« Le Baiser » ou « MOKRE » en langue locale mooré, est décrit ici en image par l’artiste Nyaba Ouedraogo pour nous interpeller sur le côté culturel de notre amour envers nos prochains.
Ainsi, le photographe, dans sa démarche, tente de développer une réflexion entre le désir et le rapport au corps ; le tout s’articulant autour d’images conceptuelles dotées d’une grande sensibilité artistique et ouvrant l’esprit du spectateur à une interprétation personnelle.
On peut dire que si quelqu’un vous donne, un bisou, ou un baiser, c’est votre ami, sinon il ne le vous donnera pas.
« Au-delà de cet aspect, le baiser peut évoquer des sentiments purement amoureuse et sexuelle.
C’est cet univers que je dénonce, quand vous voyez dans les œuvres qui sont là, il y’a un moment ou il y’a une forme de succès. C’est l’évocation à l’amour, au corps et à la sensibilité.
Aussi, c’est comment, on peut aller au-delà, quand deux individus parlent à un moment donné, à la fin, soit on se serre les mains, soit un bisou ou un baiser que ce soit homme ou femme d’ailleurs.
Ainsi, le baiser évoque ce que nous sommes au plus profond de nos entrailles ». Nyaba Ouédraogo
A travers ces tableaux, Nyaba Ouedraogo interroge le modèle amoureux et ses tabous, l’intime dans sa représentation socialement construite.
D’autres pensent que le baiser est universel. Maintenant, elle peut être sociale. Par exemple, je n’ai jamais vu mon frère qui est marié faire un baiser avec sa femme. Cela ne veut pas dire qu’il n’est pas amoureux. Mais, c’est la manière dont le baiser peut-être vu dans nos sociétés. Et chacun de nous a une conception du baiser. Elle peut être amicale, amoureuse, sentimentale. Par exemple, si à Ouaga la notion est bien perçue aujourd’hui, ce n’est pas le cas à 50 km de la capitale. Mais, ce n’est pas pour autant dire que les gens ne sont pas amoureux.
Nyaba Ouédraogo
A la rotonde de l’institut Français de Ouagadougou, amis, professionnels du domaine et étudiants se sont déplacés pour vivre les premiers instants de cette exposition.
Les rideaux des expositions à l’institut Français se ferment ainsi… Une saison culturelle pleine, avec de multiples variétés en sculptures, peintures, disons l’art contemporain dans toute sa diversité. Une première saison réussie pour le nouveau directeur de l’institut Français.
En arrivant, j’avais une idée de faire vivre la rotonde. La rotonde est un lieu d’exposition qui permet à certains artistes de pouvoir s’exprimer dans la durée. Faire en sorte que ce lieu, ne soit pas simplement un lieu d’exposition mais aussi un lieu de vie artistique. C’est pour cela, on essaie d’introduire des performances. Et au fil des mois, c’est-à-dire d’octobre à ce jour on a une diversité d’artistes… Des plasticiens, des sculpteurs et de projets. Kader Boly, qui a ouvert la saison avec » un appétit sans limite, un monde sans fin » a été un point important au printemps de cette saison culturelle jusqu’à Nyaba OUEDRAOGO. D’où une belle saison, qui donne envie de continuer et de proposer d’autres expositions voire d’autres projets. En somme, ce sont des moments ou les artistes rencontrent le public, interroge sur le lieu de l’exposition pour faire vivre la culture.
Pierre Muller