Cher self-made man au parcours atypique et honorable, il paraît que tes derniers mots ont été ceci : « Ils m’ont eu ». Si cela est avéré, tu as dû constater le vide qui se faisait autour de toi depuis 2017. Le 16 décembre 2017, alors qu’elle s’apprêtait à effectuer une visite familiale pour se ressourcer, décède accidentellement ta puissante aide de camp, la sous-lieutenant Israël Éliane Kokou. Ton chargé de missions Doumbia et 3 autres hommes de ton dispositif sécuritaire dépêchés sur les lieux, ne retrouveront jamais le téléphone de la regrettée. Conséquence : ils soupçonneront un assassinat. Affecté, tu avais dit ceci : « Je suis bouleversé par la disparition brutale et accidentelle de mon aide de camp« .
2 ans plus tard, le 15 mars 2019, c’est ton chargé de missions ci-dessus cité, le lieutenant Doumbia, qui trouve également la mort accidentellement, cette fois-ci sous l’échangeur de la Riviera 2. Il paraît que son véhicule était contrôlé par un dispositif électronique qui permit de l’accélérer à distance, pour provoquer sa mort. Ce Doumbia constituait, avec Éliane Kokou, un tandem formidable dans ton dispositif sécuritaire qui s’est ainsi effiloché avant ta mort.
Des questions se posent aujourd’hui. Pourquoi ce vide qui se faisait autour de toi ? En avais-tu pris la mesure du danger et compris la portée ? Avais-tu bien lu entre les lignes ces signes avant-coureurs ? Si oui, en avais-tu pris les dispositions ? Bref, repose en paix l’homme politique resté ouvert au peuple et qui n’a pas changé de numéro de téléphone.
Adama KABORE
L’écrivain chroniqueur iconoclaste