Dans le courrier déposé auprès du Procureur du Faso, l’Ordre des médecins du Burkina Faso a porté plainte contre toutes les personnes physiques et morales impliquées dans l’essai clinique sur l’Apirine mené sur des personnes, dans le cadre de la recherche d’un remède au Covid-19.
« Au nom du Conseil National de l’Ordre des Médecins du Burkina, nous, PR. Charlemagne OUEDRAOGO, Président du Conseil National de l’ordre des Médecins du Burkina Faso, répondant au 70211870, portons plainte ce jour 28 décembre 2020 contre toutes les personnes physiques et morales impliquées dans l’essai clinique illégal utilisant la substance APIVIRINE sur des personnes humaines au Burkina Faso, dont les résultats ont été rendus publics le 22 et 23 décembre 2020 », a indiqué Charlemagne Ouedraogo, président de l’ordre des médecins du Burkina Faso.
La publication des résultats signée par le Pr Martial OUEDRAOGO indiquait que « Cet essai est mené par une équipe de chercheurs de l’Institut de Recherche en Sciences de la Santé (IRSS) dirigée par le Pr Sylvain OUEDRAOGO, chercheur en pharmacologie et directeur de l’IRSS, avec comme investigateur principal le Pr Martial OUEDRAOGO, pneumologue, chercheur à l’Unité de Formation et de Recherche en sciences de la santé (UFR,SDS) de l’Université Joseph KI-ZERBO ».
Pour l’Ordre des médecins, les essais cliniques au Burkina Faso sont régis par les dispositions de la loi 23/94/ADP du 19 mai 1994 portant code de la santé publique et par le décret n 0 2010-243/PRES/PM/MS portant règlementation des essais cliniques.
L’article 3 de cette loi stipule qu’ « aucun essai clinique ne peut être entrepris au Burkina Faso sans une autorisation délivrée par le ministère de la Santé après avis d’un comité technique d’examens des demandes d’autorisation d’essais cliniques.»
Il estime que le cadre règlementaire a été violé. « Outre cette violation du cadre règlementaire, des substances dont l’innocuité n’était pas connue ont été administrées à des personnes malades du covid-19. Le statut de ces personnes pour le covid-19 a été violé par l’équipe de recherche car ils n’étaient pas censés savoir que ces personnes étaient atteintes de la covid-19. Il s’agit donc d’une violation des données individuelles de santé, toute chose condamnée par la loi. »
L’Ordre des médecins du Burkina Faso invite le procureur du Faso à appliquer la loi dans toute sa rigueur afin que les « populations qui croient aux organes de régulation puissent être protégées des aventuriers dans la recherche clinique. »
Les pièces jointes suivantes ont été remises au procureur du Faso :
– Courrier au DG du CHU-YO
– Courrier de l’ANRP
– Publications des résultats
– Document du cadre réglementaire
Ampliations:
-ANRP
– Présidents des CROM
– Président de 1’Ordre des pharmaciens du Burkina
– Ministre de la Santé
– Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation
– Ligue des consommateurs du Burkina
– Président de I’université Joseph Ki-Zerbo
– Directeur de I’UFR/SDS
– Directeur du CHU-YO
– Directeur du CNRST
– Président du CERS
– Maître Moumouni KOPIHO
Le président
Pr Charlemagne OUEDRAOGO