Le gouvernement burkinabè a pris un nouveau décret fixant les modalités d’application de la loi n°001-2024/ALT du 22 février 2024, portant conditions d’entrée et de séjour des étrangers ainsi que de sortie des nationaux du territoire national. Ce texte réglementaire vise à renforcer le cadre légal encadrant les flux migratoires et à préciser les procédures relatives aux visas et aux permis de séjour.
Un cadre juridique renforcé pour le contrôle des migrations
Pris en Conseil des ministres du 12 février 2025, le décret n°2025-0288/PRES/PM/MSECU/MATM/MEF/MAECRBE/MFPTPS du 13 mars 2025 définit les conditions de délivrance des visas et des permis de séjour, ainsi que les procédures de contrôle des entrées et sorties sur le territoire national. Selon les nouvelles dispositions, tout étranger désirant entrer ou séjourner au Burkina Faso devra, sauf en cas d’exemption prévue par un accord bilatéral, obtenir un visa délivré par le ministère en charge de la sécurité.
Trois catégories de visas sont désormais reconnues :
- Le visa de transit, valable pour un maximum de cinq jours, destiné aux voyageurs en escale au Burkina Faso.
2. Le visa de court séjour, d’une durée maximale de 90 jours, accordé pour le tourisme, les affaires ou les visites familiales.
3. Le visa de long séjour, permettant une présence prolongée sur le territoire national, notamment pour des motifs professionnels ou académiques.
Le décret précise également que le visa ne constitue pas un droit d’entrée automatique et peut-être refusé ou annulé sans justification.
Numérisation et sécurisation des procédures
Dans un souci de modernisation, la demande de visa s’effectue principalement via la plateforme en ligne « e-visa Burkina ». Toutefois, des exceptions sont prévues en cas de défaillance technique prolongée ou d’indisponibilité d’internet dans certains pays.
Les visas peuvent être délivrés sous format électronique ou sous forme de vignette apposée sur le passeport. Un délai de traitement de 14 jours ouvrables est prévu pour les visas d’entrée et de 5 jours pour les visas de transit et les permis de séjour.
Par ailleurs, des mesures spécifiques sont instaurées pour le renouvellement des visas et des permis de séjour, particulièrement en exigeant un dépôt de dossier plusieurs jours avant l’expiration (7 jours pour le visa de court séjour et 30 jours pour le visa de long séjour).
Vers un meilleur contrôle des séjours prolongés
Le décret introduit des règles strictes concernant les étrangers désirant prolonger leur séjour sur le territoire burkinabè. Un permis de séjour sera obligatoire pour toute prolongation au-delà de la durée accordée initialement par le visa. Son obtention est soumise à plusieurs critères, notamment la justification du motif du séjour et la présentation de documents attestant de ressources suffisantes.
Les frais de délivrance des visas et des permis de séjour seront fixés par arrêté interministériel des ministres en charge de la sécurité, des finances et des affaires étrangères.
Une réforme dans un contexte sécuritaire exigeant
Ce renforcement du cadre légal intervient dans un contexte avec lequel le Burkina Faso fait face à des défis sécuritaires et migratoires croissants. En harmonisant les procédures et en intégrant davantage d’outils numériques, le gouvernement entend mieux contrôler les entrées et sorties sur son territoire, tout en garantissant un traitement efficace des demandes.
Avec cette réforme, le Burkina Faso s’aligne sur les normes internationales en matière de gestion des flux migratoires, tout en adaptant ses mécanismes aux enjeux nationaux de sécurité et de développement économique.