Ce samedi 25 mai, les assises nationales se sont ouvertes à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, pour décider de la suite à donner à la transition qui doit logiquement s’achever le 1er juillet 2024. Cette rencontre fait suite à l’adoption, le 26 avril dernier, de la loi de l’Assemblée législative de transition permettant l’organisation de ces assises. Les « forces vives de la Nation » issues des différentes couches sociopolitiques et provenant des 13 régions du pays sont présentes.
Devant la salle de conférence de Ouaga 2000, plusieurs manifestations se déroulent, visant à faire pression sur les participants à la rencontre. Les manifestants réclament une prolongation de 10 ans pour le capitaine Ibrahim Traoré, au pouvoir depuis qu’il a renversé Paul-Henri Sandaogo Damiba en septembre 2022, lui-même arrivé au pouvoir par un coup d’État en janvier 2022.
Les raisons des assises nationales
À l’ouverture de ces assises, Émile Zerbo, ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité (MATDS), a souligné que les efforts entrepris pour équiper et renforcer l’armée ont produit des résultats probants, rendant irréversible la reconquête du territoire national. Néanmoins, il a précisé que la poursuite des opérations doit se faire dans un cadre consensuel et légal, d’où la nécessité de ces assises pour faire le bilan de la transition, délibérer sur sa suite et recueillir des propositions pour la bonne marche du pays.
L’absence de certains partis politiques
Sur place, l’absence de certains partis politiques, notamment ceux proches de l’ex-président Roch Marc Christian Kaboré du MPP et leurs alliés, a été remarquée. Roch Marc Christian Kaboré est le dernier président élu du Burkina Faso, ayant exercé ses fonctions du 29 décembre 2015 au 24 janvier 2022. Ces partis justifient leur boycott par la suspension de leurs activités depuis le 30 septembre 2022, date du coup d’État du capitaine Ibrahim Traoré. Clément Sawadogo, coordonnateur de l’ex-majorité présidentielle, a posé comme conditions pour leur participation la levée de cette suspension et la mise en place de mesures pour assurer la sécurité des participants, notamment les représentants des partis politiques.
« Nous avons rendez-vous avec l’histoire »
Partout, ce samedi, des pancartes affichent des messages tels que « IB (Ibrahim Traoré) au pouvoir sans délai », « Prolonger le mandat de IB pour 10 ans », « IB ou Rien ». Tandis que la nouvelle charte prévoit une prolongation de 3 ans et demi, soit 42 mois. Cette charte, selon l’Agence d’Information du Burkina (AIB), propose également qu’à l’issue des 42 mois, le président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, puisse être éligible aux élections présidentielles qui mettront officiellement fin à la Transition.
Les Wayiyan , comme on les appelle au Burkina Faso, s’opposent fermement à cette proposition et ont même tenté de prendre d’assaut la salle des assises nationales.
Ce dimanche 26 mai 2024, les conclusions et recommandations de ces assises seront dévoilées. En attendant, les travaux se poursuivent à la salle des conférences de Ouaga 2000, sous la pression des nombreuses manifestations à l’extérieur.
Ben Adama