Au secteur 26 de la ville de Bobo-Dioulasso, ce vendredi 22 août 2025, un éléphant égaré a semé la panique avant d’être abattu par les services compétents. Après le buffle de Ouagadougou, cet incident relance les inquiétudes sur les incursions d’animaux sauvages en ville. Ces drames traduisent une réalité : la pression humaine grignote les habitats naturels.
Abattre un éléphant, ce n’est pas seulement neutraliser un danger immédiat : c’est entériner notre incapacité collective à prévenir, à anticiper, à protéger. L’animal n’est pas venu à Bobo par hasard. Il est le messager involontaire d’un désordre écologique plus vaste, celui de la déforestation, du braconnage, du mitage des couloirs de migration. Son errance traduit l’urgence de repenser notre rapport à la nature.
Il ne suffit plus de réagir dans l’urgence, fusil en main, chaque fois qu’un pachyderme ou un buffle franchit les limites d’une ville. Ce qu’il faut, ce sont des politiques ambitieuses : cartographier et sécuriser les corridors fauniques, renforcer les aires protégées, développer de véritables stratégies de cohabitation entre l’homme et la nature.
Pour le cas de Bobo, le Lieutenant-Colonel Hassime Rabo, directeur régional des Eaux et Forêts du Guiriko, explique que, toutes les tentatives de reconduire l’animal vers son habitat naturel ont échoué.
« Nous avons tenté par tous les moyens de le faire repartir. Mais l’éléphant, devenu féroce, chargeait la population. La seule solution qui s’imposait, contre notre volonté, a été de l’abattre », a-t-il déclaré. Un aveu difficile, mais qui traduit le dilemme vécu par les agents : protéger des vies humaines ou sauver un animal devenu incontrôlable.
Ici une autre réflexion s’impose également, trouver les moyens de sensibiliser, éduquer, responsabiliser, car la peur et la curiosité mal maîtrisée des foules aggravent toujours ces drames.
Chaque animal abattu au cœur d’une ville est moins un fait divers qu’une sonnette d’alarme. Reste à savoir si nous avons encore la sagesse de l’écouter.
One Comment
Mon frère,
Laisse ça là c’est autre chose !
Rappelons nous que c’est un Dozo qui a fait le boulot.