Le Centre de production et de formation d’élevage tropical (CEPROFET) a procédé à la cérémonie du lancement du projet « EPREUVE » portant sur l’élevage de petits ruminants et de volailles pour personnes déplacées internes (PDI), ce jeudi 21 juillet 2022, dans la province du Ganzourgou, commune de Boudry. Une cérémonie qui s’est déroulée sous la Présidence du Haut-commissaire de ladite province, Ambroise Ouedraogo et de l’Ambassade de France, avec la présence de sa Majesté Naaba Kontemgoulbo II de Boudry.
L’objectif principal du projet, selon le président de l’ONG CEPROFET, Romuald SAWADOGO, est de contribuer à réduire la vulnérabilité sociale et économique des femmes et filles déplacées internes par l’appui et à la mise en œuvre de micro-projets d’élevage dans dix (10) villages de la commune de Boudry.
Ainsi, 60 femmes et filles déplacées internes ont bénéficié de la formation en élevage de caprins et de volaille durant six (06) jours dont 20 femmes pour la formation en volailles et 40 femmes pour la formation en caprins.
A l’issue de la formation, chaque bénéficiaire a reçu un kit de matériel contenant des aliments d’animaux domestiques, une bergerie mobile pour les caprins, un poulailler mobile pour les volailles, des mangeoires, un sac de riz, un bidon de 20 litres d’huile ainsi que des savons.
Pour Aissata Zagré, ressortissante de Mankarga V9 et formée en élevage de volailles, c’est une satisfaction pour elle d’avoir été bénéficiaire de ce projet. Elle promet se mettre au travail afin de mettre en œuvre ce qu’elle a appris pendant la formation. « Avant, on n’avait pas la bonne technique pour élever, mais avec les conseils des formateurs, nous savons maintenant comment faire pour réussir l’élevage », a-t-elle ajouté.
Toumasgo Ouedraogo de Mankarga V8 n’en dira pas le contraire. Elle a fait une formation en élevage de caprins. « Ce qu’on a appris ici, pour nous, c’est d’une grande utilité pour la suite de notre travail. Nous allons y mettre des nôtres pour une meilleure production », a-t-elle confié.
Cette formation entre dans le cadre de la mise en œuvre du projet PISCCA 2022, financé par l’Ambassade de France au Burkina et qui a pour thème « Autonomisation économique des femmes et filles déplacées internes ». Selon Thomas Gilquin, chargée de mission coopération technique au service de Coopération et d’Action Culturelle de l’Ambassade de France au Burkina, le budget global du projet PISCCA s’élève à un million (1 000 000) d’Euro, soit environ six cent cinquante-cinq millions neuf cent cinquante-sept milles (655 957 000) FCFA, répartis dans 8 projets. Et pour ce qui est de ce projet, CEPROFET bénéficie d’un coût global de trente-six millions huit cent milles (36 800 250) FCFA. « Le projet permettra d’augmenter le pouvoir économique de 60 femmes en les soutenant pour la reconstitution des moyens de subsistance en élevage de petits ruminants et de volailles », a-t-il soutenu.
Face à l’insécurité que fait face le Burkina Faso, ces femmes ont dû quitter leur localité sans aucune ressource. Pour Ambroise Ouedraogo, Haut-commissaire de Ganzourgou, plusieurs questions se posent. Il s’agit notamment de celle relative à la satisfaction des besoins sociaux des personnes déplacées internes, dont le nombre s’élève à près de 2 millions à travers le territoire national. Et grâce à la coopération bilatérale entre la France et le Burkina, qui est l’une des plus dynamique de notre pays, et le fonds pour les Projets Innovants des Sociétés Civiles et des Coalitions d’Acteurs (PISCCA), les femmes déplacées internes de sa localité pourront reconstituer leurs moyens de subsistance à travers les techniques élémentaires de l’élevage apprises avec l’association CEPROFET.
Par ailleurs, l’association CEPROFET ne s’arrêtera pas à cette étape, elle prévoit un suivi et un accompagnement des bénéficiaires à se mettre en coopérative afin de mieux écouler leurs productions. L’Association prévoit 03 superviseurs qui passeront de villages en villages pour constater le travail de leurs bénéficiaires.
A l’issue de cette supervision, les 30 meilleures productrices seront formées en comptabilité simplifiée et ce sera pour elle un point de départ pour un appui à l’incubation des idées de projets et pour la formalisation des micro-entreprises. Elles participeront aussi à un atelier de bilan des activités du projet pour mieux découvrir celles menées dans d’autres villages et du même coup, renforcer leurs expériences individuelles.
En rappel, le Fonds PISCCA est un instrument d’appui de la Coopération française destiné aux projets portés par la société civile suivant un thème qui tient compte du contexte du pays et des orientations du gouvernement pour l’amélioration des conditions de vie des populations.
Clémence NEBIE