
L’édition 2020 des Nuits atypiques de Koudougou (NAK) a connu son apothéose le 29 novembre dernier. 25è du genre, ce festival a tenu en haleine toute la ville de Koudougou pendant une semaine durant, aux rythmes de la musique traditionnelle et modernes d’ici et d’ailleurs. La rue marchande et l’espace gastronomique qui réunissent plusieurs exposants venus des autres villes du Burkina et des pays voisins se présentent comme les lieux les plus prisés des festivaliers. Pourtant, l’accès à ce site est conditionné par un ticket qui coûte 500 FCFA, une somme qui crée polémique auprès de certains exposants et clients. Il faut noter que les NAK ont pour promoteur, Koudbi Koala de l’Association Benebnooma et ce, depuis 1996.
Le couple Ouédraogo
« Nous sommes venus avec nos enfants pour visiter. Franchement le prix d’entrée est déjà cher pour quelqu’un qui vient avec sa famille composée d’adultes et d’enfants. Si déjà à l’entrée, vous devez payer 2000 FCFA voire plus, il n’est pas évident que vous puissiez consommer grand-chose à l’intérieur. Que les organisateurs revoient ce côté pour faciliter la tâche aux vendeurs et à leurs clients. Aussi, le podium est très éloigné des spectateurs et c’est séparé par un grillage. On entend la musique mais on ne voit pas la personne qui chante. Seuls les officiels, journalistes et autres peuvent voir les artistes qui prestent. Quand c’est comme ça aussi ce n’est pas intéressant sinon le reste ça va. »
Soumaïla Soré, exposant à la rue marchande
« Nous avons exposé du Faso Dafani, des chemises, des ensembles et des pagnes. Mais le marché est très dur. Je ne sais pas si c’est parce que l’entrée est payante mais ça ne va pas. On espère que ça va changer pour les prochaines éditions. »
Mme Konaté, exposante venue du Ghana
« Nous vendons des pagnes traditionnels du Ghana et des bijoux pour femmes. Le marché ne va pas du tout, depuis l’ouverture du festival le lundi, ça ne va toujours pas et les gens se dirigent plus vers les restaurants que vers les exposants. Ils passent, regardent mais ne s’arrêtent pas. »
Jacques Cephas Zio, tenancier d’un stand de grillade
« Pour le marché, ça va un peu mais vu que l’accès aux stands est conditionné par un ticket d’entrée qui coûte 500 FCFA et vu le pouvoir d’achat des consommateurs très réduit, les gens commencent pratiquement à venir à contre goutte. Nous-mêmes en tant qu’exposants, n’avons qu’un seul badge à nous partager pour une équipe de 5 ou 6 personnes. Nous sommes donc obligés de payer pour rentrer pour vendre. Nous demandons qu’ils revoient cette situation les années à venir vu que nous avons payé les stands, doit-on encore payer pour rentrer vendre ? »
Clémence Nébié, correspondante à Koudougou