Djibril Agi Sylla, connu pour son activisme et sa critique ouverte du régime du colonel Doumbouya en Guinée, se retrouve dans une situation délicate au Sénégal. Jeudi dernier, il a été placé sous mandat de dépôt en raison de son séjour irrégulier dans le pays, suscitant ainsi des préoccupations parmi son avocat et les organisations de défense des droits de l’homme.
À l’origine, Agi Sylla a été convoqué par la justice sénégalaise à la suite d’une plainte pour diffamation et injure publique déposée par l’homme d’affaires guinéen Kerfalla Person Camara, également connu sous le nom de KPC. Lors de son audience jeudi, il est apparu que le jeune guinéen, arrivé au Sénégal le 9 février 2021, ne possédait pas de titre de séjour en règle.
Cette situation le place désormais sous la menace d’expulsion vers son pays d’origine, une perspective qui préoccupe fortement son avocat, Maître Amadou Kane. « Étant donné qu’il a déposé une demande de statut de réfugié ici au Sénégal, même si cette demande n’a pas encore été accordée, il est évident qu’il a fui son pays en raison de craintes légitimes. Le droit international interdit le refoulement vers un tel environnement », explique l’avocat.
Kane exhorte donc les autorités sénégalaises à prendre en compte les risques sécuritaires que pourrait encourir Agi Sylla s’il était renvoyé en Guinée Conakry. L’affaire doit être examinée mardi prochain par le tribunal de grande instance de Dakar, qui siègera en matière de flagrant délit.
Amnesty International donne de la voix également « Nous rappelons aux autorités sénégalaises que selon les règles de la Cédéao, ‘’toutes mesures d’expulsions, lorsqu’elle est de nature à entrainer la violation des droits fondamentaux de l’homme, est prohibée » »