Dans un contexte marqué par la volonté affirmée des États sahéliens de bâtir un espace économique intégré, la capitale burkinabè a accueilli la deuxième rencontre des ministres en charge de l’Industrie et du Commerce de la Confédération des États du Sahel (AES). Cet événement stratégique intervient après une première réunion tenue en octobre 2024 à Bamako, au Mali.

C’est le Premier ministre du Burkina Faso, Rimtalba Jean Emmanuel Ouedraogo, qui a présidé la cérémonie d’ouverture, lançant un appel fort à une coopération économique porteuse d’espoir :
« Nous devons mener des échanges francs, porteurs d’espoir, afin de transformer nos ambitions en réalisations tangibles pour le bien-être de nos populations. Cela passe par un secteur privé fort, une industrie dynamique et un commerce florissant. »
Durant cette rencontre, les délégations du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont évalué les avancées enregistrées depuis la réunion de Bamako et ont analysé les recommandations émises, notamment en matière d’harmonisation des politiques industrielles et commerciales, d’adoption d’un code unifié des investissements, ainsi que de développement de documents communs sur le commerce et le transit.
Les experts sectoriels des trois pays s’étaient réunis en conclave les 8 et 9 avril 2025, toujours à Ouagadougou, pour préparer les travaux ministériels. Leurs conclusions ont servi de base aux discussions, avec pour objectif de dégager un consensus opérationnel autour des priorités de l’intégration économique de l’AES.

Une feuille de route ambitieuse et réaliste
Parmi les actions prioritaires en cours d’élaboration figurent :
- L’harmonisation des politiques industrielles et commerciales des États membres ;
- L’élaboration d’un chronogramme détaillé pour la mise en œuvre des décisions ;
- La mise en place d’un plan de libre circulation des personnes et des biens, afin de favoriser la connectivité économique dans la région ;
- Et le développement d’un plan de gouvernance pour le Fonds souverain AES, destiné à financer les projets structurants et les investissements productifs au service du développement régional.
Le ministre burkinabè de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Serge Poda, a rappelé que cette rencontre s’inscrit dans une volonté de faire du développement un pilier central de l’Alliance :
« L’AES réaffirme son ambition de bâtir un espace économique intégré, fondé sur la complémentarité, la libre circulation des biens et services, et la mutualisation des ressources. Le rôle du secteur privé est crucial dans cette dynamique. »

Une alliance tournée vers la souveraineté économique
Bassolma Bazié, président de la Commission de la Confédération de l’AES, a, quant à lui, salué cette nouvelle étape vers l’autonomie économique :
« La création de la Confédération des États du Sahel marque une étape décisive dans notre quête d’indépendance. En dotant notre union d’instruments propres au financement de notre politique économique et sociale, nous posons les bases d’une coopération solide et d’une intégration réussie. »
Il a également affirmé que les « États unis de l’AES » entendent se doter d’une économie résiliente, souveraine et prospère, libérée des influences extérieures et des logiques prédatrices.
Des décisions attendues
La rencontre ministérielle s’est poursuivie par la présentation du rapport final des experts, suivie de discussions techniques entre les ministres. Ces échanges doivent aboutir à l’adoption de statuts et d’instruments juridiques communs, destinés à accélérer la mise en œuvre de l’intégration économique au sein de la Confédération.
En réunissant les décideurs politiques, les experts techniques et les représentants du secteur privé, cette deuxième rencontre ministérielle témoigne de l’engagement résolu de l’AES à transformer ses défis en opportunités de développement endogène, au service des peuples du Sahel.
Sonia. N – Sarah. D