Le décès tragique de l’activiste burkinabè Alain Traoré, plus connu sous le nom de Alino Faso, survenu en République de Côte d’Ivoire dans des circonstances encore floues, suscite une vive indignation au sein des autorités burkinabè. Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’Extérieur, SEM Karamoko Jean Marie Traoré, a exprimé ce lundi sa profonde désapprobation quant à la gestion de cette affaire par les autorités ivoiriennes.
Une convocation diplomatique urgente
Face aux rumeurs relayées sur les réseaux sociaux concernant le décès d’Alino Faso, le chef de la diplomatie burkinabè a convoqué en urgence la Chargée d’Affaires de l’ambassade de Côte d’Ivoire à Ouagadougou, dans le but de vérifier l’authenticité de l’information avant toute réaction officielle. La confirmation du décès a été donnée au cours de cet entretien, confirmant ainsi la douloureuse nouvelle déjà largement partagée dans l’espace public.
Une procédure jugée irrespectueuse et inacceptable
Le ministre Traoré a déploré une gestion de la situation en totale contradiction avec les usages diplomatiques. « Aucune notification officielle n’a été faite, ni à notre ambassade, ni à notre consulat en Côte d’Ivoire, encore moins au ministère ici à Ouagadougou », a-t-il fustigé, dénonçant un manque de respect et de considération pour les institutions burkinabè et, au-delà, pour la famille du défunt.
Selon lui, la diffusion tardive d’un communiqué laconique, plus de 72 heures après le drame, a renforcé le sentiment de mépris. « Il y a là un profond manque d’égard et de courtoisie, non seulement envers nos autorités, mais surtout envers la famille d’Alino Faso, contrainte d’apprendre la terrible nouvelle sur les réseaux sociaux », a regretté le ministre.
Une exigence de vérité et de dignité
Pour les autorités burkinabè, il est impératif que toute la lumière soit faite sur les circonstances exactes du décès de leur compatriote. « Nous exigeons des explications claires et complètes. Alino Faso a été déchu de la nationalité ivoirienne ; il reste un citoyen burkinabè. À ce titre, nous réclamons la restitution de son corps afin qu’il puisse être inhumé dignement sur sa terre natale », a déclaré SEM Karamoko Jean Marie Traoré.
Un message ferme a été adressé à la diplomate ivoirienne afin qu’il soit transmis à sa hiérarchie à Abidjan.
Un nouvel épisode tendu dans les relations bilatérales
Cet incident vient raviver les tensions diplomatiques latentes entre les deux pays, malgré les liens historiques, culturels et économiques profonds qui les unissent. Le traitement réservé à cette affaire pourrait avoir des répercussions sur le climat de confiance entre Ouagadougou et Abidjan, déjà fragilisé par d’autres dossiers sensibles.
En attendant les résultats des investigations demandées, le Burkina Faso se tient prêt à défendre la mémoire et les droits de son citoyen décédé, tout en appelant au respect des principes élémentaires de la diplomatie et de la dignité humaine.