
Le carnet de confinement est une initiative de 10 photographes professionnels Franco-burkinabè qui racontent, à travers leurs clichés, les moments de confinement dans leurs pays respectifs. Ce jeudi 4 février 2021, a eu lieu, à l’Institut Français de Bobo-Dioulasso, le vernissage de l’exposition des œuvres de Fasky et IB, les deux (02) photographes burkinabè du collectif des Dix (10).
La maladie à coronavirus est apparue pour la première fois, en janvier 2020, en chine, dans la ville de Wuhan, contraignant ainsi les autorités à prendre des mesures d’urgence et à alerter l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Mi-février, cette maladie respiratoire, désormais nommée Covid-19, provoquée par une infection au SARS-CoV-2, atteignait l’Europe occidentale. Et quelques semaines plus tard, c’est au ministère égyptien de la Santé d’annoncer avoir enregistré le premier cas de cette maladie à coronavirus sur le continent africain.
Le Burkina Faso, pour sa part, enregistre ses premiers cas positifs de Covid-19, le 9 mars 2020. Il s’agit d’un couple ayant participé au rassemblement évangélique de l’Église Porte-Ouverte chrétienne de Mulhouse, en février 2020.
A la date, du 26 mars 2020, le Centre des opérations de réponse aux urgences sanitaires (CORUS) fait état de 152 personnes infectées dont 100 hommes et 52 femmes. Dans le souci de contenir la propagation du nouveau Coronavirus, les autorités prennent, alors, la mesure de l’interdiction de circuler entre les villes contaminées. Cette décision vient s’ajouter à celle du couvre-feu instauré, le 21 mars 2020, sur toute l’étendue du territoire, de 19 heures à 5 heures du matin.
Ça sonne un arrêt à toutes les activités artistiques, mais pas pour les deux artistes burkinabè, IB et Fasky, qui décident de raconter ces moments à travers la photographie. Deux regards différents, mais tous orientés vers le confinement et le couvre-feu au Burkina Faso.
FASKY, photographe originaire de Bobo-Dioulasso, se considérant comme le « PhotogrAtivist », un mot inventé par lui-même pour promouvoir ses œuvres, a eu un regard penché sur la vitalité de la population. Confiné ou pas, le citoyen court à la recherche de la pitance quotidienne comme sur cette photographie.

C’est sa façon à lui de dénoncer la mauvaise gestion de cette pandémie par les autorités. Car « le pays a d’abord faim », dit-il.
Quant à Boureima Ibrahim Regtoumda , photographe-reporter, formateur, il est resté fidèle à son style de photographie, portait, large plan et émotion. C’est ainsi, qu’il raconte le couvre-feu avec ses déboires. Les photos de IB, comme sur cette image,

montre une population soumise à l’adoption des mesures barrières. En tant que reporter, on peut également apercevoir l’ampleur de la solidarité burkinabè pour faire face à la pandémie.

A l’ouverture de l’exposition, c’est un public curieux qui a fait le déplacement de l’Institut Français de Bobo pour découvrir les photos des deux artistes.
Pour Nathalie Bou, Directrice artistique et coordinatrice-productrice du projet du Collectif des 10 (artistes photographes), le carnet de confinement, à travers cette exposition, a mobilisé assez de monde et cela est une satisfaction. «Ma volonté est de pouvoir perpétuer cette rencontre qui regroupe les artistes et acteurs culturels », a-t-elle indiqué.
L’exposition qui a débuté, ce 04 février 2021, à l’Institut Français de Bobo-Dioulasso, prendra fin, le 13 février prochain.
Par Ben Adama Coulibaly & Abdallah Sanogo